Pain perdu chez les vilains

En Iran, nous nous inspirons davantage du comportementalisme que de Freud ou votre incompréhensible Lacan. Je ne porte que peu de foi à toutes ces histoires d'Œdipe. Un bon musulman ne saurait tomber amoureux de sa mère ! Les règles de la charia sont là pour empêcher de telles perversités.
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Roman - Noir

Pain perdu chez les vilains

Politique - Humoristique - Complot MAJ lundi 10 septembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 10 €

Jean-Jacques Reboux
Préface de Jean-Jacques Reboux
Paris : Après la lune, mai 2012
206 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-35227-074-4
Coll. "Lunes blafardes", 22

Actualités

  • 22/06 Édition: Parutions de la semaine - 8 juin
    C'est le grand rush avant les vacances estivales. Peut-être pire que d'habitude, le choix s'avère cornélien et ruineux pour les bourses. Dans ces conditions, à moins de s'en référer aux avis k-librés nombreux, peut-être aurez-vous l'idée de vous orienter vers des valeurs sures comme cette anthologie que Le Seuil et L'Olivier vous proposent centrée sur le personnage emblématique de l'œuvre de Manuel Vásquez Montalbán, Pepe Carvhalo. Sinon, il faut bien le dire, quelques autres ouvrages en nombre méritent votre attention. À commencer par ceux de Jean d'Aillon, Denis Alamercery, Pieter Aspe, Patrick Bard, Frédéric Bertin-Denis, Thierry Brun, Robin Cook, Alicia Giménez Bartlett, Hervé Jaouen, Camilla Läckberg, Laurent Maillard, Elvin Post, Xiaolong Qiu, Willy Uribe - je vous avais prévenu, la liste est longue sans compter certaines rééditions (comment ça il y a un roman de Dennis Lehane dans le lot hebdomadaire ?). Et puis, aussi, puisque l'on avait entamé ce petit papier par l'auteur catalan par excellence, comment oublier sans risquer de vexer certaines éditrices Barcelone Noir ?

    Grand format :
    Organes à tous les coups, de Denis Alamercery (Scrineo)
    Mistral noir, de Bernard Alteyerac (Léo Scheer, "Thriller")
    Barcelone noir, anthologie dirigée par Adriana V. Lopez & Carmen Ospina (Asphalte, "Noir")
    ¡Viva la muerte! de Frédéric Bertin-Denis (Kyklos)
    Élémentaire, mon cher Watson ! Douze enquêtes policières résolues grâce à la logique, aux mathématiques et aux probabilités, de Colin Bruce (Flammarion, "Connaissance-fiction")
    L'Étrange affaire du chat de Mme Hudson : et autres nouvelles policières résolues grâce aux progrès de la physique, de Colin Bruce (Flammarion, "Connaissance-fiction")
    La Ligne de tir, de Thierry Brun (Le Passage, "Polar")
    Impures, de Martina Cole (Fayard, "Noir")
    L'Élixir des Templiers, de Alfredo Colitto (L'Archipel)
    Assurance vie, de Robin Cook (Albin Michel, "Thrillers")
    Paraphilia, de Saffina Desforges (Pôle noir)
    Serenissima Tosca, de Jean-Pierre Dumans (Les 2 Encres, "Sang d'encre")
    Une fibre meurtrière, de Kylie Fitzpatrick (Actes sud, "Actes noirs")
    Le Silence des cloîtres, d'Alicia Giménez Bartlett (Rivages, "Thriller")
    Les Déglinguants, de Dan Kervé (Coop Breizh)
    La Sirène, de Camilla Lâckberg (Actes sud, "Actes noirs")
    De main morte, de Laurent Maillard (Les Contrebandiers, "Petite noire")
    La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier")
    Qui a tué Mathusalem ? d'Emmanuel Pierrat & Jérôme Pierrat (Denoël, "Thriller")
    Marseille, un flic, de Jean-Louis Pietri (La Manufacture de livres)
    Room service, d'Elvin Post (Le Seuil, "Policiers")
    Cyber China, de Xiaolong Qiu (Lian Levi, "Policier")
    Pain perdu chez les vilains, de Jean-Jacques Reboux (Après la lune, "Lunes blafardes")
    Sans tête, de Jean-Michel Roche (Pavillon noir)
    Le Livre des jours : à la recherche..., de James L. Rubart (Vida)
    Les Enquêtes de Pepe Carvhallo. 1, de Manuel Vásquez Montalbán (Le&Seuil, "Opus")
    L'Appel de Satan, de Jean Vigne (Pavillon noir)

    Poche :
    Complot, de Jeff Abbott (LGF, "Thriller")
    L'Homme aux rubans noirs, de Jean d'Aillon (Le Masque, "Labyrinthes")
    De sang royal, de Pieter Aspe (LGF, "Policier")
    Orphelins de sang, de Patrick Bard (Points, "Policier")
    Rock'n roll à Lamballe, de Patrick Bent (Alain Bargain)
    Hotel Brasil, de Frei Betto (L'Aube, "Noir")
    Trois semaines pour un adieu, de C. J. Box (Points, "Policiers")
    Dernière sur la liste, de Kate Brady (J'ai lu, "Frissons")
    La Robe noire, de Wilkie Collins (Le Masque, "Labyrinthes")
    La Neuvième pierre, de Kylie Fitzpatrick (Babel, "Noir")
    Secrets impardonnables, de Laura Griffin (J'ai lu, "Frissons")
    Le Samouraï d'Urakami, de Charles Haquet (Le Masque, "Labyrinthes")
    Le Fossé, d'Hervé Jaouen (Presses de la Cité, "Petits noirs")
    Le Dernier homme bon, de A. J. Kazinski (LGF, "Thriller")
    Les Romans meurtriers, de Tak-Hwan Kim (Philippe Picquier, "L'Asie en noir")
    Psychose sur Bernaudet, de Bernard Lahrant (Alain Bargain)
    Ça se corse à Lorient, de Firmin Le Bourhis (Alain Bargain)
    Les Visages écrasés, de Marin Ledun (Points, "Thriller")
    Moonlight Mile, de Dennis Lehane (Rivages, "Noir")
    Palas et Chéri-Bibi, de Gaston Leroux (Le Masque, "Labyrinthes")
    Africa Corse, de Christian Lestavel (Le Toucan, "Toucan noir poche")
    La Dernière trace, de Charlotte Link (J'ai lu, "Littérature générale")
    Confessions rennaises, de Valérie Lys (Alain Bargain)
    Alibi club, de Francine Matthews (Le Toucan, "Toucan noir poche")
    Du sang sur la toile, de Miyuki Miyabe (Philippe Picquier, "L'Asie en noir")
    Meurtre en la majeur, de Morley Torgov (Babel, "Noir")
    Un torse dans les rochers, de Helene Tursten (J'ai lu, "Policier")
    Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir")
    Le Chemin de Damas. 1, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS)
    Le Chemin de Damas. 2, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS)
    Liens : L'Homme aux rubans noirs |Organes à tous les coups ! |De sang royal |Barcelone Noir |Orphelins de sang |¡Viva la muerte! |Trois semaines pour un adieu |La Ligne de tir |Le Silence des cloîtres |Le Dernier homme bon |La Sirène |Les Visages écrasés |Moonlight Mile |Alibi Club |Du sang sur la toile |La Mauvaise femme |Room Service |Meurtre en la majeur |Le Prix de mon père |Impures |L’Élixir des Templiers |Le Fossé |Jean d'Aillon |Denis Alamercery |Pieter Aspe |Carmen Ospina |Patrick Bard |C.J. Box |Thierry Brun |Wilkie Collins |Robin Cook |Alicia Giménez Bartlett |Camilla Läckberg |Marin Ledun |Dennis Lehane |Gaston Leroux |Christian Lestavel |Francine Mathews |Miyuki Miyabe |Marc Pastor |Emmanuel Pierrat |Elvin Post |Jean-Jacques Reboux |Jean-Michel Roche |Willy Uribe |Manuel Vásquez Montalbán |Jean Vigne |Alfredo Colitto

Les pains disparus de saint Habile

La boucle est bouclée. Il y a quelques années, Jean-Jacques Reboux entra dans la danse du polar avec l'écriture de trois romans jubilatoires (Fondu au noir, Monsieur Smith n'aime pas les asperges et ce Pain perdu chez les vilains). De fil en aiguille - cela est reconstitué de fort belle et drôle manière dans la préface -, il fut un touche à tout du livre et, aujourd'hui, ce même Pain perdu chez les vilains ressort pour clôturer la fin de l'aventure éditoriale d'une maison dédié à l'astre nocturne, Après la lune. Jean-Jacques Reboux fait référence à Pierre Siniac et il a bien raison tant on retrouve les clins d'œil de l'auteur des aventures de Luj Inferman et de la Cloducque dans cette aventure improbable et hautement jouissive. Un homme politique local (genre Michelin, paternaliste de haut vol) est retrouvé mort, des miettes de pain dans les poches. Jacques Chirac qui se prépare à devenir président de la République est inquiet car le mort était l'un de ses fidèles soutiens. On comprend dès lors pourquoi toutes les forces de police sont sur les dents. D'autres membres de la liste municipale du mort sont menacés eux aussi. Y aurait-il un rapport avec un ancien boulanger qui voulait faire changer le nom de la ville ? À moins qu'il ne faille aller voir du côté d'un autre personnage dans le Sud qui aurait gagné au loto... Qui sont ces mystérieux individus à la Fantomas qui pour appliquer leur plan (et quel plan ?) achètent l'ensemble de la production de pain de la ville ?

Goût du mystère, personnages lunaires et fantasques, intrigues qui sont constamment sur le fil du rasoir entre loufoquerie véryenne et réalités socio-politiques (Jean-Jacques Reboux récidivera avec Poste mortem sur les ravages du libéralisme vus d'une façon très personnelle ou sur les années Sarkozy avec Je suis partout, Pain perdu chez les vilains déploie une intrigue sérieuse qui se base sur des ressorts étranges. Les personnages centraux participent de cette gageure, entre un commissaire particulier et un journaliste qui recherche un scoop, entre une femme de ménage portugaise catholique et des petits loubards dépassés, avec deux futurs présidents de la République en guest stars. Servi par un style allègre qui saute d'un personnage à l'autre, épuise un aspect comique avant de virevolter sur un autre, le roman retombe toujours sur ses pattes, espiègle et madré (nom du village où naquit l'auteur, cela ne s'invente pas). Il reste à espérer que ces rebonds de Reboux, cette balle virevoltante, cette intrigue qui tressaute comme une mécanique légèrement déréglée, comme ces carrioles dont on décalait un essieu pour promener les enfants dans une démarche cahotante et drôle, sont aussi une métaphore du futur rebond de l'auteur car dans le monde du polar, on a aussi besoin de trublions finauds et poétiques, de Cyranos.


On en parle : La Tête en noir n°158

Citation

Quand Dauthuile signa sa déposition, la pendule Ricard accrochée au mur du fond affichait un accouplement parfait d'aiguilles sur le chiffre un.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 09 septembre 2012
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