Contenu
Le Secret de Chimneys
Poche
Réédition
Tout public
Jean Bernard (illustrateur de couverture)
Traduit de l'anglais par Pascale Guinard
Paris : Le Masque, mai 2006
256 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-33
Coll. "Agatha Christie", 126
Il n'y a pas que le père Noël qui passe par la Chimneys
La Herzoslovaquie est un pays d'Europe centrale qui attire les convoitises occidentales. Ce pays est instable. Il aime la monarchie, mais il adore destituer ses rois. Les héritiers se succèdent et avec eux les négociations sur les exploitations pétrolières se multiplient. À ce jeu, les Américains et les Britanniques rivalisent. Lors du précédent massacre royal, des mémoires ont été écrits, son auteur depuis est mort, et un éditeur les attend. Comment ces mémoires sont-ils arrivés en Afrique ? C'est un vaste roman à découvrir dans Le Secret de Chimneys. Comment sont-ils arrivés entre les mains de Gentleman Joe alias Anthony Cade, un aventurier espiègle et beau garçon ? C'est une partie de l'histoire en question. D'autant que Mr. Cade hérite par la même occasion de lettres d'une femme à son amant qui ont sûrement été entre les mains d'un maître chanteur.
Mr. Cade va se retrouver dans la riche propriété de Chimneys, hôte presque forcé de lord Cartheram aux côtés d'invités réunis pour une manœuvre politico-financière à laquelle se joindra le Roi Victor, as du déguisement et de la cambriole. Et ce Français, qui vient dérober un trésor mais lequel ?, attire à lui les polices de France, d'Angleterre et d'Amérique pour le plus grand (dé)plaisirs des invités de Chimneys. D'autant qu'un crime a été commis : l'héritier du trône herzoslovaque a boudé les plaisirs révolutionnaires de ses sujets, il est mort avant d'être intronisé.
Avec ce roman, Agatha Christie se joue de ses lecteurs et use de beaucoup de malice. L'humour est omniprésent dans Le Secret de Chimneys, lequel recèle sûrement une partie de l'inspiration de feu Donald Westlake. Le début des échauffourées herzoslovaque fait irrémédiablement penser à Pierre qui roule avec tout pareillement un pays construit de toutes pièces, deux partis qui rivalisent de conserve pour une supériorité politique, et des plans qui déjouent de malchance. Après, la patte de la Reine du crime est frappante dans ce roman. Elle ne cesse de jouer au chat et à la souris avec nous. On se laisse distraire et on aime ça. Si l'on a déjà lu ce roman - qui se relisent avec la même délectation car il n'est pas là question d'un simple kikafé, on est tout aussi heureux à l'idée de retrouver dans Les Sept cadrans certains des protagonistes de cette histoire.
Réédité pour la énième fois par les éditions du Masque, le livre se dote en matière de couverture de l'illustration de la jaquette originale de Jean Bernard.
Citation
Ils encouragent la théorie universelle selon laquelle la police est incapable. Lorsqu'il s'agit du crime d'un amateur, cela peut nous faciliter les choses.