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mardi 19 mars

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Bande dessinée - Noir

Happy Slapping

Social - Assassinat MAJ samedi 15 mai 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Marc Villard (scénario), Jean-Philippe Peyraud (dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de Marc Villard
Paris : Casterman, mars 2010
80 p. ; 31 x 23 cm
ISBN 978-2-203-02132-7

Un monde désaxonisé

Paris. La nuit. Cécile patrouille à bord d'une fourgonnette du Samu social. Elle et ses coéquipiers connaissent bien tous ceux qu'ils croisent. Ou presque. Ici, une petite vieille virée de son appart' par ses enfants, tétanisée, que l'on va accompagner vers un centre d'hébergement. Là, des Roumains que l'on oublie volontairement parce qu'on s'en est déjà occupé deux fois dans la semaine. Là-bas, enfin, quelqu'un qui dort dans un recoin et à qui on pose juste quelques questions de routine, mais un peu inquiets quand même.

Cécile n'est pas arrivée au Samu social par hasard ou conviction. Non, elle recherche un père musicien de jazz, qu'elle a longtemps cru mort, et qui n'a laissé qu'une image écornée dans son souvenir d'enfant. Surnommé Bird, il trimballe son saxophone et ramasse quelques pièces quotidiennes. Les nuits sont dangereuses alors pour ne pas qu'on lui vole ses chaussures, Bird traverse le périphérique et retrouve un couple de clodos à l'écart du monde. Du monde civilisé ? Peut-être bien. Un jour, des jeunes s'amusent à fracasser le couple à coups de batte de baseball tout en filmant la scène avec un téléphone portable. Bird intervient mais trop tard pour sauver la femme. Il se retrouve avec le téléphone entre les mains. Et tout va s'enchaîner dramatiquement.

Jean-Philippe Peyraud et Marc Villard ont adapté Bird, roman de ce dernier paru chez Joëlle Losfeld en 2008. La bande dessinée en noir et blanc tient plus de l'esquisse où viennent se mêler des traits fantastiques et gothiques. Ici, un visage où seul un œil est figé. La silhouette de Cécile ressemble à une femme de Matisse, mais les scènes de violence, elles, par leur trait extériorisent toute la laideur humaine. Bird, capuche rabattue sur sa tête, pêchant en attendant celui qui va le tuer, ressemble même à un extra-terrestre abandonné de la Guerre des étoiles. Un visage noir d'où ressortent deux yeux ronds blanc. Comme si s'apprêtant à commettre l'injustice pour rendre la justice, Bird n'était plus humain. Du grand art qui nous laisse un goût amer dans un final tout en interrogations.

Citation

Bonjour madame, je suis dans ma voiture et je viens d'assister au tabassage d'une femme au bord de l'autoroute par des jeunes en 4 x 4 noir. Un campement de sans-abri juste après Bagnolet.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 15 mai 2010
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