Beau monstre

Gentils, méchants 'quand des différences pareilles ne changent plus rien', mais peu importe comment on découpe cette merde on en revient toujours au problème de base que Shakira était bien meilleure avant de se mettre à chanter en anglais.
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jeudi 02 mai

Contenu

Roman - Policier

Beau monstre

Tueur en série - Énigme MAJ vendredi 30 décembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6,95 €

Voir plus d'infos sur le site polarmag.fr (nouvelle fenêtre)

Peter Robinson
Aftermath - 2001
Traduit de l'anglais par Valérie Malfoy
Paris : LGF, mars 2005
544 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 2-253-11292-5
Coll. "Policier"
Les Enquêtes de l'inspecteur Banks, 12

Actualités

  • 14/10 Nécrologie: Carré noir pour Peter Robinson
    C'est arrivé le 4 octobre. L'éditeur britannique Hodder & Stoughton l'a rendue publique le 7 mais la nouvelle n'est tombée ici qu'hier jeudi 13 : Peter Robinson, le romancier créateur de la série des "Enquêtes d'Alan Banks", est décédé brutalement à l'âge de 72 ans "des suites d'une brève maladie" selon les indications données par son éditeur.
    Pour moi qui ai lu dix-neuf des vingt romans de la série publiés en France et en ai chroniqué ici quatorze, qui en outre me demandais depuis quelques mois pourquoi il n'y avait plus de nouvelles traductions depuis Moissons sanglantes alors que six autres romans avaient suivi, un septième ayant été achevé juste avant son décès qui paraîtra en 2023 (Standing in the Shadows...) – sans compter Children of the Revolution paru entre Watching the Dark (Face aux ténèbres) et Abattoir's blues (Moissons sanglantes) qui a été laissé de côté par les éditeurs français – et qui me languissais de pouvoir enfin lire un nouvel opus c'est un étrange désemparement qui m'étreint. Bien autre chose qu'une simple tristesse qui se compenserait par d'intermittentes replongées dans les romans. Et qui ne tient pas seulement au fait que j'avais eu le plaisir de m'entretenir avec Peter Robinson à la faveur d'un de ses passages à Paris. C'est à la fois plus vague et plus oppressant, moins dicible – et ce ne sera, pour aujourd'hui, rien autre que cette petite dépêche à seule visée informative, histoire de "faire passer l'information".
    Plus tard sans doute je saurai en dire plus...

    Pour lire une annonce plus détaillée, et avoir par la même occasion un aperçu complet de la bibliographie de Peter Robinson, le mieux est encore d'aller visiter le site officiel de l'auteur (en anglais) qui d'ailleurs n'est pas à son nom mais à celui de son héros Alan Banks...
    Liens : La Vallée des ténèbres |L'Été qui ne s'achève jamais |Le Voyeur du Yorkshire |Matricule 1139 |Noir comme neige |Un goût de brouillard et de cendres |Le Coup au cœur |Tous comptes faits |Face à la nuit |Ne jouez pas avec le feu |Moissons sanglantes |L'Amie du diable |Toutes les couleurs des ténèbres |La Main du mort |Le Silence de Grace |Peter Robinson

Ce qu'il faut savoir sur la série

Las de la vie londonienne, l'inspecteur Alan Banks a demandé sa mutation à Eastvale, dans le Yorkshire. Marié à Sandra, il est père de deux adolescents, Brian et Tracy. Très intuitif, il n'hésite pas à braver la procédure pour mener ses enquêtes. Grand amateur de whisky de qualité, il aime aussi la bière "du cru". Mélomane, il goûte autant le classique que le pop-rock de sa jeunesse. Sa situation familiale évolue au fil de la série (il va divorcer, ses enfants vont quitter le bercail - Tracy ira à l'université, Brian intégrera un groupe de rock - et lui connaîtra diverses liaisons épisodiques...) D'un roman à l'autre, il incline de plus en plus à s'abandonner aux souvenirs et à la nostalgie...
Côté professionnel, il gagnera le galon d'inspecteur-chef; à ses côtés, on suit quelques-uns de ses collègues, personnages récurrents qui eux aussi évoluent - par exemple le superintendant Gristhorpe, avec qui il entretient une certaine amitié, partira à la retraite...

Psychopathologie nord-anglaise

Cela commence par une scène de claustration putride d'à peine deux pages - un prologue ; ce n'est pas encore "l'histoire" qui, elle, débute vraiment au premier chapitre : deux policiers en patrouille sont appelés à intervenir à quatre heures du matin chez les Payne pour une affaire de dispute conjugale. Au lieu d'avoir à séparer deux conjoints en colère, les agents Janet Taylor et Dennis Morrisey découvrent à la cave le cadavre d'une jeune fille. Mrs Payne gît, blessée, et son mari agresse les policiers. Dennis est poignardé à mort et Janet répond en matraquant Terence Payne bien au-delà de ce qu'aurait exigé la stricte "légitime défense". Une bavure policière s'installe donc d'emblée dans la trame narrative, laquelle, loin d'être simple, fait peu à peu apparaître derrière le conflit conjugal une complexe affaire de disparitions de jeunes filles et de tueur psychopathe sur le compte de qui les enquêteurs se tromperont jusqu'au bout…
Tandis que les investigations progressent à la vitesse grand V, la petite vie du commissariat d'Eastvale est ponctuée d'antagonismes hiérarchiques, et la vie privée d'Alan Banks cafouille : il a divorcé, son ex-femme va épouser un autre homme, ses deux enfants sont désormais loin du nid… et son cœur balance entre le Dr Jenny Fuller et Annie Cabbott.
Avec son prologue qui ne dit presque rien mais contient assez de nuit et de puanteur pour que l'on en déduise qu'il y a là de quoi forger l'âme d'un(e)  psychopathe, cette histoire de tueur en série s'ouvre de manière assez commune - le lecteur se doute que… mais sans être sûr de rien. Les fils de l'intrigue sont cependant déroulés selon un rythme très lent - une lenteur qui jamais ne pèse du fait des divers foyers narratifs savamment entremêlés et des effets d'attente ménagés avec soin pour chacun d'eux, aux moments les plus opportuns. Pas de révélations-coups de théâtre ni de retournements de situations rocambolesques - mais dès lors qu'on a un peu fréquenté l'univers de l'inspecteur Alan Banks, on sait la parcimonie avec laquelle les indices sont distillés, et développés recoupements et déductions - et beaucoup de descriptions : une recette classique maîtrisée ici à la perfection qui permet de suivre l'affaire pendant plus de cinq cents pages sans ennui. L'on regrettera peut-être que le dénouement ait quelque apparence de cliché…

NB - Le roman a paru en grand format chez Albin Michel en mars 2003.

Citation

Dès que la porte se referma en haut des marches, les ténèbres l'enveloppèrent telle une fourrure. Elle les sentait se frotter contre sa peau comme un chat se frotte à vos jambes.

Rédacteur: Isabelle Roche mardi 02 juillet 2013
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