Du sang sur le Quai

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Roman - Policier

Du sang sur le Quai

Enquête littéraire - Assassinat - Artistique MAJ lundi 21 mars 2022

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Pierre Pouchairet
Quimper : Le Palémon, novembre 2021
326 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-37260-625-7
Coll. "Enquêtes en série : police"
Les Trois Brestoises, 8

Ce qu'il faut savoir sur la série

Quai des brumes

Profitant d'un congé, la commandante de police Léanne Vallauri et ses deux amies des "Trois Brestoises" en profitent pour faire un tour au prestigieux salon du Goéland masqué à Penmarc'h. Mais le travail la poursuit : un cadavre est retrouvé pendu dans les toilettes. Il ne s'agit certainement pas d'un suicide car le corps ne présente pas la moindre trace de strangulation. Non, Clovis Mercier, policier en disponibilité et auteur de polars, a été assassiné sur la plage — d'où des traces d'eau de mer sur son pantalon — d'un coup de poinçon dans le cœur. Le meurtrier a pris des risques insensés pour une telle mise en scène. De plus, lorsqu'un subordonné de Léanne se rend sur le probable lieu du crime, il est assommé, certainement par le coupable, qui récupère les derniers indices. L'enquête s'oriente vers un amateur de salons un peu bizarre, mais finit par s'endormir. Un an plus tard... Au salon suivant du Goéland masqué, un autre auteur de polars part en fumée avec sa voiture. Un coup de main audacieux qui ne peut avoir été perpétré qu'en prenant le contrôle de l'électronique de la voiture pour y piéger la victime. L'enquête mènera à un hacker de Saint-Pétersbourg, alors que le schéma se dessine : les deux victimes avaient pour seul point commun d'avoir reçu le prix du Quai des Orfèvres, prix qui avait lancé leur carrière...

Avec une telle intrigue, le bandeau "Par l'auteur du prix du Quai des Orfèvres" concourt à la mise en abyme. Un tueur justicier mégalomane et retors tuant selon un mobile précis et envoyant des messages pour asticoter l'enquêteur, on pourrait être chez Agatha Christie ou dans un des produits de l'usine James Patterson qui a employé par le passé ce schéma plusieurs fois (puisque tout se retraite...). Pierre Pouchairet le fait à sa façon, sèche et dégraissée, avec un certain souci de réalisme puisque des intrigues parallèles, logiques vu le laps de temps durant lequel dure l'action, parsément son intrigue. Il eut également été tentant de multiplier les clins d'œil pour initiés, mais si certain spécialiste des tueurs en série exposé comme un affabulateur est transparent, on n'arrête jamais l'intrigue pour le plaisir de la digression. Ce qui étonne aussi, et qui transparaît au fil des tomes, c'est la façon qu'à l'auteur de faire évoluer ses protagonistes : loin des personnages de séries télévisées prémâchées qui ont des "caractéristiques" (qu'on imagine inscrites sur des post-it) à défaut de personnalité, on sent que Pierre Pouchairet agit plutôt comme un acteur reprenant un personnage qu'il connaît par cœur et sait donc comment il réagira en toute situation. Ce qui donne à ses romans un côté presque charnel, et donc immersif, que n'aurons jamais les séries télévisées prémâchées en question. Depuis le temps qu'à chaque roman (en plus chez un de ces éditeurs que l'on dit "petits") tel qu'on les aime à k-libre, on conclut par "Vous savez ce qui vous reste à faire", à ce stade nous préjugerons que vous l'avez fait, ami lecteur !

Citation

À ce moment-là, s'il y a bien une chose qu'il a comprise en tant que meurtrier, c'est que tuer allait devenir une addiction. Il venait de se condamner à la quête d'une extase qu'il approcherait, sans jamais plus atteindre le même degré d'intensité, d'où la nécessité de toujours se renouveler et d'être créatif. Un tueur a finalement les mêmes obligations qu'un écrivain de littérature noire, s'il ne veut pas décevoir.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 21 mars 2022
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