Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'islandais par Éric Boury
Paris : Métailié, février 2009
336 p. ; 21.5 x 14 cm
ISBN 978-2-86424-673-2
Coll. "Noir - Bibliothèque nordique"
Les Enquêtes d'Erlendur Sveinsson, 4
Ce qu'il faut savoir sur la série
Commissaire humaniste à Reykjavik, Erlendur mène des enquêtes patientes mais efficaces dans une Islande à l'apparence lisse et trompeuse. Ses adjoints Elimborg et Sigurdur Oli sont deux tentacules chercheurs et infatigables. Erlendur est obnubilé par la disparition de son frère alors qu'ils étaient ensemble dans une tempête de neige. Est-ce une raison suffisante pour avoir fui son propre foyer abandonnant sa femme et ses deux enfants, Sindri et Eva Lind - cette dernière étant une éternelle junky ?
Le cercle vicieux de la solitude viciée d'Erlendur
Dans les rues de Reykjavik, des adolescents se réunissent derrière une pharmacie, des voitures sont rayées volontairement, des hommes n'en finissent pas de tromper leurs femmes, et les immigrés sont regardés d'un drôle d'air. Bref, rien de malheureusement plus normal pour une grande ville aujourd'hui. Là où ça dérape, c'est qu'un adolescent métis thaïlandais et islandais s'est fait planter. La mécanique policière se met rapidement en place. Le commissaire Erlendur et ses fidèles seconds, Sigurdur Oli et Elimborg, enquêtent, se dispersent, épuisent leurs téléphones portables et la patience d'habitants de la ville un brin je-m'en-foutistes et replongent dans leurs souvenirs de lycéens. Dans le même temps, une femme appelle Erlendur au secours ; une autre a disparu, suicidée ?; l'ancienne supérieure d'Erlendur, Marion Briem, se meurt abandonnée dans un hôpital ; Eva Lind et Sindri essaient de convaincre leur père de parler du drame de sa vie.
Ce quatrième roman d'Arnaldur Indridason est terriblement efficace. Comme si l'auteur voulait épurer son écriture pour mieux être factuel. Car Indridason, avec Hiver Arctique, aborde un nouveau problème lié à l'Islande tout en conservant les thèmes qui lui sont chers. Ainsi, les disparitions inexpliquées de nombreux Islandais restent au cœur de ce roman. La solitude et la méconnaissance des gens que l'on côtoie sont mises à nu. Dans ce roman, Arnaldur Indridason traite de l'immigration, de la solitude qui pousse à aller se marier à l'étranger (comme la Thaïlande) avant d'abandonner l'épouse dans un pays inconnu, du racisme, des problèmes scolaires, des relations entre les parents et leurs enfants. Il survole le thème de la pédophilie avec toute l'incompréhension que cela peut donner. On retrouve un commissaire plus désespéré et désabusé que jamais. Laissant de côté celle qui pourrait devenir sa femme. Découvrant qu'il ne connaît strictement rien de la vie de Sigurdur Oli et faisant l'effort – remarqué – de demander à Elimborg comment va sa fille. Il a toujours autant de mal à comprendre ses enfants qui lui tendent autant de perches qu'il n'arrive pas à saisir. Maladresse humaine. Erlendur est une brute sentimentale. À la fois barbare et civilisé. Incapable de comprendre que l'on puisse s'attacher à lui. Entièrement replié sur lui-même, son malheur, ses livres et sa solitude. Mais quand l'hiver arctique se réveille, il semble enfin sortir de son coma.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°36 |Carnet de la Noir'Rôde n°40 |La Tête en noir n°138 |Le Magazine littéraire - Hors-série n°17
Nominations :
Prix Polar international 2009
Citation
Cette société se met à dérailler complètement. Et vous n'y pouvez rien. Est-ce que c'est une spécialité islandaise, cette mollesse dont on fait preuve envers les criminels ?