Seul le silence

Dire que j'avais une faiblesse pour les femmes revenait à prétendre qu'Ernest Hemingway appréciait un cocktail occasionnel.
Michael Olson - L'Autre chair
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

dimanche 10 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Seul le silence

Tueur en série MAJ lundi 15 décembre 2008

Tous n'étaient pas des anges

Seul le silence débute comme un roman d'enfance, genre dont la littérature américaine a le secret. Dans la ferme familiale, Joseph Vaughan vit une enfance heureuse à Augusta Falls, en Géorgie, entouré de son père, de sa mère, du vieux Reilly Hawkins, de la famille Kruger et d'Alexandra Webber, son institutrice. Une enfance champêtre entre nature et école communale. Mais la petite maison dans la prairie se transforme très rapidement en Amityville. Sous la forme d'une plume blanche au vol imprévisible, la Mort s'invite dès les premières pages et ne quittera plus le roman jusqu'à son terme. Ce qui s'annonçait comme une saga américaine prend les atours du thriller. Et le parcours du personnage principal, à défaut de quête du bonheur, tourne à l'obsession de la vérité. Le lecteur est alors emporté dans une chasse au serial killer de longue haleine. Celle-ci se déroule sur plus de trente années, entre la Géorgie et New York, depuis une Amérique post Grande Dépression qui observe à distance la montée du nazisme jusqu'à la fin des années 60 et la chute d'une société patriarcale, en passant par une guerre dont le pays n'a pu se tenir à l'écart très longtemps.
Dès les premières lignes, le lecteur sait comment va se terminer le roman. RJ Ellory prend le parti de le dire, et insère dans le récit des retours vers le futur afin de le rappeler. Seul le silence étonne cependant car au-delà de la prouesse de l'auteur, qui a su préserver une tension narrative intacte en tenant secret le nom du coupable jusqu'à la dernière page et en nourrissant l'exaspération du lecteur de voir le sort s'acharner sur ce pauvre Joseph Vaughan, ce roman porte en lui l'image de la chute du rêve américain lequel tourne au cauchemar quand cette société révèle ses penchants xénophobes, quand la figure du père se brise et inspire davantage de crainte que de sentiment de sécurité. Ce n'est pas un hasard si le roman s'ouvre sur la mort du père de Joseph Vaughan.


On en parle : La Tête en noir n°138 |La Tête en noir n°136 |Le Magazine littéraire - Hors-série n°17

Récompenses :
Prix du Livre de poche - Le choix des libraires 2010
Prix Nouvel Obs BibliObs du roman noir étranger 2009

Nominations :
Prix des lecteurs du Livre de poche polar 2010
Prix Nouvel Obs BibliObs du roman noir étranger 2009
Prix Virtuel du Polar 2009

Citation

Il me semble qu'il est passé beaucoup d'eau sale sous quelques ponts brûlés.

Rédacteur: Jean-Claude Lalumière samedi 19 septembre 2009
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page