Le Jeu du lézard

On apercevait des gens, parfois, à l'arrière des maisons, dans la lumière crue à peine née et les ombres sans fin dépliées au ras du sol ou plaquées sur les bardages au levant des choses. Des gens déjà debout, parmi les cabanes de jardin en planches grises et tôles marquées de rouille, rodeurs matinaux bossus inspectant des espoirs de culture rabougries. Le soleil livide n'avait pas encore choisi sa couleur.
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mercredi 30 avril

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Roman - Policier

Le Jeu du lézard

Road Movie MAJ samedi 21 mars 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9 €

Max Obione
Bihorel : Krakoen, octobre 2008
248 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-916330-30-3
Coll. "Forcément noir"
Mau et Raja, 2

Ce qu'il faut savoir sur la série

Raymond Japhet, dit Raja. Né dans les années 40, famille juive, râflée au Veld’hiv. Il fut alors confié en catastrophe aux époux Vidoche, qui vont l’élever... Magistrat intègre, sans illusion sur sa carrière, termine au Parquet comme substitut. Pas brillant... Épouse Mone, femme de caractère... À la retraite, devient avocat pour les petites gens. Installe son cabinet au fond du bistrot la Périchole... Rencontre enfin Maurice Cintray, dit Mau, ancienne relation de travail. Mau joue de la clarinette. Est né dans les années 1940 dans un bled d’Eure-et-Loir. Enfance malheureuse. Devient un vrai Gavroche, puis carrière de flic basique. Instinctif, rusé, grande gueule et franc buveur. Teigneux. Joue de la clarinette, prend des cours de Yiddish pour renouer avec ses origines. Collectionne les conquête.
Tous les deux apprécient le pinard de la Loire.

Une nouvelle aventure de Mau et Raja

La Corse. Brebis et sonnailles, l'été si chaud. Et l'irruption, soudain, de la violence. Fin de l'incipit : un vieil homme agonise. Paris. Raja, notre magistrat à la retraite, reconverti en avocat indolent, reçoit ses clients au fond du rade de la Porte de Vanves. Germaine est au service, tandis que ce vieux soudard de Mau, son complice, besogne une blonde pulpeuse. Goguenard, jusqu'à ce que… dring !, le téléphone lui ramone les oreilles. Son ancien chef, ex de la brigade anti-gang, l'homme mourant de l'incipit, lui confesse qu'avant de dégager il voudrait revoir sa fille Dora. Mau répond aussitôt présent à l'appel. Il y a de l'action dans l'air, ça ne se refuse pas. L'enquête de Mau et de Raja va les mener cette fois dans les milieux de l'art contemporain. Las, les niaisartistes approchés s'emmêlent les pinceaux ou se font dessouder.
D'indice en indice, l'enquête les conduit jusqu'à une belle ordure de vidéaste. Ils mettent la main sur des cassettes pornos exhibant Dora, filmée à son insu, prise au piège d'une guerre mafieuse. Nos deux compères s'arment en conséquence. Sévèrement. C'est que l'ennemi est, cette fois, le grand banditisme. Dora libérée, ils la raccompagnent sur l'île. Las, elle ne reverra pas son père : il s'est éteint. Le roman est suivi d'un court texte émouvant : Toussaint R. En fait, des extraits décryptés des enregistrements audio du commissaire Toussaint Rescamone. Confession poignante, poétique, journal intime émaillé des souvenirs de l'enfance, dont ce fameux jeu du lézard. La tourmente d'un homme que la vie a défait. Comme à son habitude, Max Obione explore avec beaucoup d'enthousiasme toutes les formes de l'écriture romanesque, ses registres les plus divers. Il cherche, quête, invente, creusant, au passage, les thèmes les plus graves : l'amitié, la carrière qui vous anesthésie, la Corse, qui l'habite.

Citation

Je découvre que j'aime ça : trouver la teinte, trouver le ton, l'odeur d'une phrase

Rédacteur: Joël Jégouzo mardi 17 mars 2009
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