Contenu
Les Murs de sang
Grand format
Inédit
Tout public
384 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4189-2
Hollywood sur Seine
Auteur bicéphale, le duo Jérôme Camut-Nathalie Hug a également deux faces : d'un côté, sa trilogie-devenue-tétralogie des "Voies de l'Ombre", publiée chez Télémaque, purs thrillers ambitieux avec en prime une réflexion sous-jacente, mais jamais didactique, sur le totalitarisme ; chez Calmann-Lévy, le duo explore une voie entre suspense, aventure et littérature dite blanche, à travers des romans cherchant à repousser les limites des genres (quitte à se rater par excès d'ambition, comme avec le néanmoins fascinant Les Éveillés), servie par une écriture travaillée, classique dans le bon sens du terme, loin des affèteries à la mode ou de l'arrogance du mal écrit.
Les Murs de sang, au demeurant un gros roman, se situe à l'intersection de ces deux mondes en offrant un héros dont les pérégrinations internationales n'ont rien à envier à celles d'un Jason Bourne ! Ce Jack Van Bogaert vit donc tranquillement à Bali où il a refait sa vie lorsqu'il apprend la mort de Grace, son ex-épouse. Ce qui veut dire que sa fille Lucie se retrouve orpheline... Jack se voit donc obligé d'assumer sa paternité sauf que son retour dérange des centrales d'énergies aux moyens impressionnants. Il se retrouve à revisiter son passé de jeune glandeur parisien fantasmant sur un casse façon Spaggiari. Casse qu'il a mené à bien, mais qui n'a pas rapporté que du cash : apparemment, des documents compromettants se dissimulaient dans l'un des coffres, et l'un des braqueurs s'en sert pour faire chanter des personnes prêtes à tout pour les récupérer. Mais qui ? Pourquoi s'imagine-t-on que Jack est coupable ? Comment affronter des tueurs lorsqu'on doit s'occuper d'une petite fille ? Quel secret a-t-il déterré ? Et quel rapport avec le journal de Carmen Messera, jeune étudiante devenue préceptrice du fils de famille dépravé Aymeric Degrelle - travail qui la mettra sur la piste d'une infâme machination ?
Trois époques qui s'imbriquent en une trame complexe et pourtant étonnamment fluide digne des meilleurs blockbusters, mais avec ce supplément d'âme et ce travail sur les personnages que Jérôme Camut et Nathalie Hug insufflent à leur œuvre, loin des mornes plaines du thriller industriel. On se situe entre la complexité du précédent roman du duo, Les Yeux d'Harry, et Les Voies de l'ombre pour son écriture sèche et efficace. Le meilleur des deux mondes, en quelque sorte, et une réussite de plus à l'actif de ces deux complices écrivains. Là, on frôle le sans faute...
Citation
Jamais Jack n'aurait imaginé que le destin déciderait pour lui. Un simple coup de fil, un soir. Une voix sortie du passé lui annonçant que Lucie n'avait plus que lui au monde.