Raging Bull

Il a apporté dans un cartable du TATP, l'explosif préféré des islamistes, il le répartit judicieusement dans les pièces et il est un peu nerveux parce que cette saloperie n'aime pas trop la chaleur et qu'il fait plus de 30° dans l'appartement malgré les persiennes baissées.
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Essai - Noir

Raging Bull

Social - Sportif - Mafia - Corruption MAJ mercredi 16 janvier 2013

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9 €

Jake La Motta
Raging Bull: My Story - 1970
Avec la collaboration de John Carter & Peter Savage
Postface de Patrick Carrer
Jake La Motta (avant-propos)
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Martinache
Puzol : 13e Note, janvier 2013
240 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-36374-045-8
Coll. "Pulse"

Humain, trop humain

Publié pour la première fois en France par les Presses de la Cité en 1971, puis réimprimé dix ans plus tard, Raging Bull est l'autobiographie de Jake La Motta dont Martin Scorcese s'est inspiré pour son film éponyme. Jake La Motta, qui est toujours vivant, est né en 1922 dans le Bronx, et a été champion du monde de boxe des poids moyens de 1949 à 1951. Il occupe une place de choix dans l'histoire de la boxe pour avoir combattu les célèbres Sugar Ray Robinson et Marcel Cerdan, lequel mourra dans un accident d'avion sans avoir pu remonter sur le ring pour affronter une nouvelle fois Jake Lamotta.

Rien ne prédestinait pourtant Jake à devenir un tel champion. D'origine italienne, enfant du Bronx et de la délinquance, il aurait pu finir à Sing Sing comme tant d'autres. À seize ans, Jake et Pete, son meilleur ami qui deviendra plus tard son associé dans le monde de la boxe, passent leur temps à commettre des larcins. Un jour, Jake décide de voler Harry, un bookmaker du quartier ; il prépare son coup, l'assomme à l'aide d'un tuyau en plomb et emporte son portefeuille. Manque de bol : le portefeuille est vide et, le lendemain, Harry est donné pour mort dans les journaux. Commence alors pour Jake une sorte de descente aux Enfers qui n'a pas d'autre nom que la culpabilité. On l'arrête, mais pour tout autre chose : un vol dans une bijouterie. Jake est envoyé en maison de correction. Là, il fait la rencontre du père Joseph, un prêtre qui devine le drame qui l'habite et qui l'initie à la boxe. À partir de ce moment, Jake va promener ses poings sur tous les rings que comporte l'Amérique et, toujours habité par la culpabilité, frapper plus fort et devenir ce taureau enragé comme on le surnomme dans les journaux. Plus tard, le soir même où il mettra K.O. Cerdan à la fin de la dixième reprise, il découvrira qu'il n'est peut-être pas le criminel qu'il a cru être pendant de longues années...

Outre son contenu autobiographique, co-écrit d'une façon efficace par Peter Savage, l'ami de toujours, et le journaliste Joseph Carter, Raging Bull est l'évocation de toute une époque : celle de l'Amérique de la Grande Dépression, du monde de la boxe contaminé par la mafia, des filles faciles, des bars de nuit et des petites frappes. C'est un peu comme si ce livre avait anticipé l'univers de Scorcese ; le pouvoir par la violence, le sexe, le bien et le mal, tout cela se retrouve dans Raging Bull comme le fera plus tard Scorcese avec Les Affranchis ou Casino. Mais Jake, lui, reste un pur : malgré les menaces, il ne fricotera jamais avec la mafia, quitte à gagner moins d'argent et à faire une carrière en dents de scie.

Ce livre est attachant, parce qu'il est vrai. Ceux qui n'ont que mépris pour la boxe feraient bien de le lire, car son propos va bien au-delà du noble art. C'est ce que souligne Patrick Carrer dans la postface de l'édition, un petit joyau d'érudition et de philosophie, où l'on découvre qu'écrire sur le sport est tout aussi noble et passionnant que de se focaliser sur la littérature. Ajoutons que cette nouvelle édition de Raging Bull s'ouvre sur un envoi inédit de Jake La Motta lui-même, où il salue son éditeur français et "les lecteurs du pays qui nous a donné la statue de la Liberté". Thank you, Jake. God bless you!

Citation

Si je m'étais fait descendre par un flic en train de piquer de la robinetterie dans un appartement vide, on m'aurait enterré en un quart d'heure, point final. J'étais un bon à rien, je vivais comme un bon à rien dans un quartier de bons à rien…

Rédacteur: Pascal Hérault mardi 15 janvier 2013
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