L'Armée furieuse

Le problème est ailleurs, Clotilde. Il est antérieur à tout ça. Bien avant ta naissance. Le problème est que ton père n'aurait jamais dû épouser ta mère.
Frédéric Brrémaud & Nathalie Berr - Le Temps est assassin
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

samedi 20 avril

Contenu

Roman - Policier

L'Armée furieuse

Fantastique - Vengeance MAJ mercredi 28 novembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,5 €

Fred Vargas
Paris : Viviane Hamy, mai 2011
426 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-87858-376-2
Coll. "Chemins Nocturnes"

Intrigues en folie

Fred Vargas aime manipuler les mythes et avec ce nouveau roman mettant en scène son commissaire parfois attirant, parfois énervant, Adamsberg, elle nous emmène au cœur de la Normandie, à la rencontre de cette armée furieuse qu'est la Mesnie Hellequin.

Tout débute de façon classique avec l'enquête basique après la mort d'une petite vieille dans son sommeil. Et puis, il y a une histoire de miettes de pain et de souris. L'absurde n'est pas loin, et il annonce le pire car Lina Vendermot a vu passer l'Armée furieuse, annonciatrice de mort, et un homme a disparu. Mais une seule enquête en un seul roman pour Adamsberg c'est bien trop peu pour ses méninges. Et même si la résolution initiale avec son côté Georges Simenon est là, elle semble compter pour du beurre. En revanche, ces pigeons parisiens qui véhiculent les pires maladies, mais qui sont martyrisés, intéressent autant notre commissaire que le meurtre d'un baron de l'industrie retrouvé carbonisé dans sa voiture.

Mais revenons à cette Mesnie Hellequin qu'a aperçu la petite Lina. C'est la mère Vendermot qui fait le trajet jusqu'à Paris pour débusquer notre commissaire. Personne n'y croit, bien entendu, mais quand même à la réflexion... Alors une seule question s'impose aux esprits les plus simples : qui va mourir ? Le mythe qui remonte au XIe siècle est tenace, la crainte omniprésente, la paranoïa encore plus. Et c'est encore là que l'on retrouve chez Adamsberg ce petit côté Maigret. L'homme se contrefiche de sa hiérarchie. Ni une ni deux, il se précipite en Normandie, il suit de loin les enquêtes secondaires. Il sait qu'il retrouvera Momo-Mèche-Courte, principal suspect de l'incendie de la voiture, trop suspect même pour être le coupable, et encore plus que toutes ses enquêtes vont trouver résolution en un même laps très court de temps. Le temps de se mettre à dos une partie de ses collègues, de croiser un archer forcément embusqué et de remuer le passé aussi lointain que proche.

L'Armée furieuse s'inscrit parfaitement dans la lignée des "Adamsberg" avec une intrigue parfaitement maîtrisée épaulée par une écriture aux tournures réfléchies - parfois un peu trop. L'ensemble s'appuie aussi sur quelques facilités (pour celui qui connait bien l'œuvre de Fred Vargas) qui allient onirisme et réalité, légendes et vraisemblance. Alors bien sûr, ça a son côté charmeur, qui s'en plaindra ?, mais il y a aussi ce petit goût d'inachevé qui fait que l'on se retrouve limité contrarié car si Fred Vargas se remet en question au niveau de ses intrigues, elle ne quitte pas (encore) cet aspect systémique. Il était fait allusion en début d'article à Georges Simenon puis, plus loin, à son commissaire Maigret. Force est de constater aujourd'hui que ce qui fait la force de ses romans tient beaucoup en sa diversité - la fameuse dichotomie entre ses romans noirs et ses romans policiers avec Maigret, que l'on retrouve également chez Léo Malet et San-Antonio. L'on aimerait donc voir Fred Vargas s'éloigner quelques temps d'Adamsberg, se mettre en danger en compagnie de nouveaux personnages qu'elle abandonnerait après un seul et unique roman.


On en parle : La Tête en noir n°151

Récompenses :
CWA International Dagger 2013

Nominations :
Trophée 813 du roman francophone 2011

Citation

L'enseignement est une vertu qui aigrit. Le flicage est un vice qui enorgueillit. Et comme il est plus facile d'abandonner une vertu qu'un vice, il n'a pas le choix.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 30 mai 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page