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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier
Paris : Gallimard, mai 2015
160 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-014522-5
Coll. "Série noire"
Tel est pris qui croyait prendre
Par rapport aux pavés que l'on nous assène maintenant sous l'étiquette "roman", ce livre-ci fait l'effet d'une nouvelle. Rendez-vous compte : cent cinquante pages même pas très denses. Quant à l'autre moitié de l'étiquette ("policier", puisque nous sommes dans la "Série Noire)", elle est tout aussi fallacieuse, puisque c'est d'amour qu'il s'agit. Comprenne qui pourra. Il faut dire que les apparences sont un peu trompeuses car ce que nous lisons là, ce sont les confessions à la première personne d'Olav Johansen (autant dire : Martin Dupont, pour un Norvégien), tueur à gages de son état. Il est chargé de liquider (pardon : "d'expédier", comme il faut dire, paraît-il, dans le langage codé en vigueur dans ce milieu) Corina, la femme de son boss, Daniel Hoffmann, gros bonnet de la cocaïne de son pays. Et pour ce travail de novice, il sera payé cinq fois plus que le tarif "syndical", si l'on ose dire. Autrement dit : le genre d'offre qui ne se refuse pas. Mais au moment de passer à l'acte, il s'aperçoit que cette femme a un amant qui a pour habitude de la violer. Chevaleresque, il abat d'abord ce salaud, avant d'apprendre qu'il était le... fils de son boss. L'affaire de famille se complique donc encore un peu, même si le jeune homme était seulement le beau-fils de Corina. Pour se tirer d'affaire, Olav entreprend alors un virage à 180°. Il peut d'ailleurs s'appuyer pour cela sur un personnage nommé le Pêcheur, seul et unique rival, et concurrent de Hoffmann sur le marché local de la drogue, qui ne peut donc qu'être favorable à un tel projet. Et l'amour dans tout cela ? Patience, il arrive. D'abord sous une forme assez "vache" puis beaucoup plus discrète. Mais avouez qu'en dire plus serait très indiscret, justement, et il y a assez de trahisons comme cela dans ce livre. Disons simplement que Les Misérables s'invitent en contrepoint. Au total, cela donne donc un assez bon rapport qualité/prix, surtout au tarif de l'heure de lecture, puisque ce temps-là est aussi de l'argent. Alors : aucune raison de ne pas se faire plaisir.
On en parle : Lire n°434
Citation
T'as raison, Johansen, putain, il ne faut pas croire ce qu'on croit.