La Pièce manquante

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Roman - Thriller

La Pièce manquante

Historique - Enquête littéraire - Picaresque MAJ jeudi 16 novembre 2023

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Jean Harambat (scénario & dessin)
Paris : Dargaud, octobre 2023
154 p. ; illustrations en couleur ; 28 x 21 cm
ISBN 978-2-205-20235-9

Fable shakespearienne

Après avoir revisité le whodunit (Le Detection Club) et l'espionnage (Opération Copperhead) avec intelligence, talent et soin, Jean Harambat explore le roman picaresque avec La Pièce manquante, enquête littéraire autant qu'épopée vivifiante dans l'Angleterre de 1744, celle du théâtre et des "Breeches roles" en compagnie d'une héroïne bien capée et bien campée : Peg Woffington. Dans une bande dessinée qui emprunte aussi bien à la commedia dell'arte qu'à Fable de Venise, d'Hugo Pratt (à bien des égards), en passant par l'illustration des années 1930 pour son personnage principal (on pense à l'illustration de couverture d'A. Masson du Chevalier de Batavia, d'Horace Van Offel), l'auteur nous régale d'une lutte de pouvoir par procuration entre deux théâtres qui se déchirent pour l'acquisition d'une pièce mythique de William Shakespeare inspirée du Quichotte de Cervantes et tournant autour de la figure de Dorotea. S'ensuivent des péripéties mouvementées sur fond de trahison, de sentiments et d'esbroufe où l'on croise le brigand de grand chemin Highway Man Sweep, la comtesse d'Oxford et sa collection de tabatières, des spécialistes du dramaturge anglais, un géant débonnaire et les membres du Shakespeare Ladies Club. Le tout sans savoir vraiment si les personnages jouent leur propre rôle ou mènent leur vie. Épaulée par son fidèle serviteur mulâtre Sancho, l'égérie du féminisme qu'est la comédienne Peg Woffington n'hésite pas à jouer les monte-en-l'air, emprunter des couloirs escamotés, faire preuve d'ingéniosité pour déchiffrer des codes, braver l'opposition pour retrouver une pièce, véritable McGuffin, et jouer un rôle à la mesure des femmes. Les dialogues sont savoureux, l'intrigue est délicieusement intelligente, le trait est magnifique. On passe du lyrisme au réalisme. On a du rêve et des hommages tout au long de ces cent soixante pages qui se terminent en une joyeuse sarabande puis par un épilogue pirate sur l'île de Libertalia, tout un symbole.

Illustration intérieure


Citation

Oh ! L'amour chez Garrick, c'est surtout l'amour-propre. Il m'est redevable de l'avoir quitté. Je lui ai fait cadeau d'une petite peine de cœur.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 16 novembre 2023
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