Inventaire fatal

Un coup sans risque, Tyler. Garanti sur facture. Je sais ce que tu penses. Tu te dis : 'Sid le Foireux va encore m'attirer des emmerdes.' Tu as tort. Promis. Cette fois c'est du tout cuit. On se connait depuis assez longtemps, non ?
Fabien Nury & Brüno - Tyler Cross. Angola
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samedi 27 avril

Contenu

Roman - Policier

Inventaire fatal

Assassinat - Domestique - Cosy crime MAJ dimanche 09 avril 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,5 €

Miranda James
Classified as Murder - 2011
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guillaume Le Pennec
Paris : J'ai lu, mars 2023
414 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-38835-8
Coll. "Policier"
Le chat du bibliothécaire, 2

Ce qu'il faut savoir sur la série

Charles Harris, natif d'Athena, dans le Mississippi, revient s'installer dans sa ville natale après avoir mené sa carrière de bibliothécaire à Houston. Veuf, père de deux enfants adultes, Sean et Laura, il vient s'y installer après le décès prématuré de son épouse Jackie et occupe la maison dont il a hérité de sa tante Dottie... avec Azalea, la gouvernante au caractère bien trempé qui pour rien au monde n'aurait laissé Charlie livré à lui-même. La demeure est assez grande pour qu'il puisse louer une chambre à un étudiant...et y héberger son chat Diesel, un maine coon qu'il a recueilli chaton et qui, dans le premier volet de la série, est âgé d'environ 2 ans.
Charlie est employé à temps partiel à la bibliothèque de l'université, et assure deux fois par semaine des fonctions bénévoles à la bibliothèque municipale. Confronté à diverses affaires criminelles - ce qui l'amène à avoir affaire à l'agente Kanesha Berry, adjointe au bureau du shérif, qui n'est autre que la fille d'Azalea - il est le narrateur de ses propres aventures.

Quand le nom ne fait pas le moine...

À peine quelques mois après avoir été confronté à son premier cadavre – celui de Godfrey Priest, dans le premier volume de la série – et se disant, ici et là, encore sous le choc de cette confrontation macabre, voilà que Charlie Harris se trouve de nouveau face à un mort, retour de sa pause déjeuner. Un mort qu'il avait quitté vivant et en pleine forme peu auparavant. S'il n'est pas question de le soupçonner il n'en reste pas moins que l'agente Kanesha Berry du bureau du shérif est singulièrement agacée de le rencontrer une fois de plus sur la scène d'une mort suspecte. Assez suspecte pour qu'une enquête soit ouverte, même si le mot "meurtre" n'est pas prononcé de prime abord.

Pour Charlie, l'aventure, avant de virer au cauchemar, s'était annoncée sous des auspices plutôt jubilatoires pour un bibliothécaire-catalogueur passionné : James Delacorte, un vieil homme discret et distingué, usager régulier de la bibliothèque municipale, l'avait engagé pour faire l'inventaire de sa collection de livres rares – car J. Delacorte, immensément riche, est un fin bibliophile et collectionneur compulsif. Il tient lui-même le rôle de ses acquisitions soigneusement rangées et ordonnées mais, s'étant accumulées au fil des années, elles ont donné à sa collection une ampleur colossale et il lui est désormais impossible de voir au premier coup d'œil s'il manque un ouvrage ou si un livre a été déplacé. Pourtant, il a depuis quelque temps le sentiment qu'on le vole – et que le voleur est l'un des membres de sa famille qui vivent sous son toit... Pour en avoir le cœur net, pas d'autre solution que de dresser un inventaire précis de sa bibliothèque. Une tâche trop vaste pour lui seul, d'où l'aide qu'il demande à Charlie, dont il apprécie les compétences – et la serviabilité. Mais Charlie n'aura pu travailler sereinement qu'une demi-journée. Et son employeur meurt subitement...

À partir de là se déploie une double intrigue : d'une part la recherche des livres disparus ou déplacés – car la mort de James Delacorte, loin de marquer la fin du travail d'inventaire, en réclame au contraire la poursuite –, et d'autre part celle du meurtrier du vieil homme qui a bel et bien été assassiné. Le récit, construit de manière très classique mais tout en précision et sans qu'aucun accroc viennent en troubler la logique, ne fait pas vraiment la part belle à la dimension policière de l'histoire. Si le suspense est entretenu comme il se doit, les éléments affectifs, domestiques et pratiques sont assez envahissants, d'autant plus envahissants que, dans ce second volet, le fils de Charlie, Sean, fait irruption chez son père sans crier gare, accompagné de surcroît d'un caniche qui semble lui être ce que Diesel est à Charlie... Chien et chat s'entendront comme larrons en foire à la différence du père et du fils, entre lesquels la tension reste constante jusqu'à la presque fin du roman, les méandres de leur relation constituant une sorte de cours secondaire au fleuve narratif principal.

Si le roman nous fait découvrir, à la faveur de l'inventaire, quelques raretés bibliophiliques – par exemple le Bay Psalm Book, "traductions métriques des Psaumes en anglais depuis l'hébreu", qui est le premier livre ayant été imprimé dans les colonies anglaises du Nouveau Monde – il est, aussi, une belle galerie de personnages, notamment les pittoresques membres de la maisonnée Delacorte, dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne sont guère accorts, tous plus excentriques et/ou désagréables les uns que les autres. Hormis le patriarche, seul le majordome, Nigel Truesdale, semble avoir une attitude, des réactions à peu près "normales".

Plus "domestique" peut-être que le volume inaugural, ce deuxième volet est néanmoins de cette même couleur narrative qui fonde sa qualité : justesse de ton, touches humoristiques discrètes, omniprésence du chat doublée cette fois de celle de son compagnon canin, Dante, grand soin apporté aux portraits humains dénotant une empathie évidente de l'auteur pour ses créatures... On pourra trouver l'intrigue proprement policière quelque peu noyée bien qu'elle demeure passionnante – in fine c'est un roman confortable, douillet presque, facile et plaisant à lire... Un très bon moment de réconfort "lectural"...

Citation

J'avais hâte de retourner dans sa bibliothèque pour localiser certaines de ces merveilles. Pour un catalogueur de livres rares, la collection Delacorte était l'équivalent de la Terre promise.

Rédacteur: Isabelle Roche mardi 28 mars 2023
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