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vendredi 29 mars

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Roman - Thriller

Une vie exemplaire

Humoristique - Tueur en série - Vengeance MAJ lundi 27 novembre 2017

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Jacob M. Appel
The Mask of Sanity - 2017
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Renon
Paris : La Martinière, octobre 2017
286 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7324-8525-6

Docteur Balint et Mister Hyde

Il faut toujours méfier de l'eau qui dort, dit-on, et ce roman pourrait être une application concrète de l'adage. Jeremy Balint est un cardiologue sympathique, fidèle, et qui vit tranquillement avec sa femme et ses deux enfants. Il s'occupe de ses patients et attend ses promotions en offrant quelques heures de bénévolat à des amis juifs qui montent des opérations médicales pour les plus démunis. Mais la roche Tarpéienne n'est jamais loin du Capitole, et tout ce bel univers va s'effondrer par le fait d'un simple hasard. En rentrant d'une réunion en voiture, Jeremy Balint a un petit souci avec son véhicule, et il veut aller demander de l'aide à son ami médecin dans le même hôpital, qui vit dans le même quartier. C'est alors qu'il comprend pourquoi ce dernier a divorcé : son épouse se plaignait de ses nombreuses maîtresses. L'une d'entre elles n'est autre que... sa propre femmes ! Notre brillant docteur n'a qu'une idée en tête : retrouver son confort. Aussi, le plus simple est de tuer son ami. Après mûres réflexions, il comprend que le meilleur moyen de le liquider et de s'en sortir est de l'inclure dans une série. Jeremy Balint va donc créer un tueur en série, avec un rituel particulier, afin de se débarrasser de ce "voleur de cœur". En même temps, il reçoit un nouveau patient, accompagné de sa fille, dont il tombe amoureux.
Le roman est donc le récit de la vie en train de basculer de ce brave docteur. De manière très logique, il va résoudre les problèmes en manquant d'empathie car, après tout, il apprécie sa vie calme. Servi par une écriture qui rend compte avec soin de cette ironie mordante et des faux semblants de la vie sociale (même si un certain nombre de gens dont son épouse semblent douter de sa sincérité, ce qui crée une ambiance de suspense qui durera jusqu'aux lignes finales), le roman est une ode au cynisme : très vite, le personnage est fatigué de tuer mais il doit continuer la série après la seule victime qui compte sinon il risque d'être suspecté... C'est à ce moment qu'il est chargé de faire un discours d'hommages sur la tombe de cet ami. L'ensemble du texte tourne autour de scènes de ce calibre, et même le côté sanglant des meurtres ressemble aux scènes de Breaking Bad, celles où les protagonistes calculent combien de litres d'acide seront nécessaires pour décomposer un corps et où ils testent les bassines dans les magasins pour en trouver une à la bonne taille.
C'est cet aspect primesautier et ironique qui constitue le meilleur côté d'une histoire assez classique mais construite et menée de manière intelligente et sans faux pas.

Citation

Tuer, comme Balint l'avait découvert, c'était plutôt facile. Ne pas tuer, au contraire, exigeait discipline et retenue.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 27 novembre 2017
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