Dylan Dubois

La lame a traversé en douceur la peau de l'aine, tranchant membranes et tissus. Le sang a jailli de la plaie, coulé sur la table et par terre. Longtemps, j'ai continué à inciser l'intérieur de la cuisse, descendant vers le genou, puis jusqu'à la cheville.
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jeudi 12 décembre

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Roman - Noir

Dylan Dubois

Social - Écologique MAJ mercredi 11 mai 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

À partir de 13 ans

Prix: 15,5 €

Martine Pouchain
Paris : Sarbacane, novembre 2015
302 p. ; illustrations en noir & blanc ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-84865-821-6

Sur la route

Dylan vient de sortir du foyer où le départ de sa mère et le penchant pour la bouteille de son père l'ont envoyé pendant un an. Une année compliquée, loin du paternel qu'il ne peut s'empêcher d'aimer et de vouloir rendre fier, de son environnement, de son lycée et surtout de Rusty, son chien et seul véritable ami. Le retour, s'il est différent de ce dont il avait rêvé – son père s'est remis en ménage avec une bombe manipulatrice et son marmot très attachant -, est pourtant vécu comme un nouveau départ pour Dylan. Nouveau départ qu'il va pourtant louper royalement... à moins que ce ne soit les autres concurrents qui s'acharnent à le mettre hors course. Car Dylan n'est pas un jeune comme les autres : lui ne rêve pas d'argent, de belle carrière, de grande maison et de réussite sociale. Non, Dylan veut vivre dans les bois, au milieu de la nature, et savourer pleinement son amour des livres. Comment parvenir alors à s'inscrire dans une famille éclatée et déterminée à s'inscrire dans un schéma social traditionnel ? Comment se faire des amis alors même que l'on ne songe qu'à être seul ? Comment devenir soi alors que nombre de routes et de scénarios sont déjà prévus et tout tracés ? La fugue de Dylan, cette fuite vers un ailleurs inconnu pour échapper à la réalité, est un véritable parcours initiatique au cours duquel, d'introspections en rencontres, l'adolescent va mettre des mots sur ce qu'il souhaite et identifier ce qui l'effraie dans cette vie que son père ambitionne pour lui. Fort de ses différences, qui l'écartent régulièrement du "groupe", Dylan veut aller au bout de sa route à lui, sans pourtant avoir l'itinéraire en tête. Les choix tout faits par facilité, confort ou manque d'inventivité, très peu pour lui. Il veut apprendre, lire, observer la nature et son fonctionnement, se concentrer sur ce qui est pour lui l'essentiel ; tant pis pour les qu'en dira-t-on et les bien-pensants. La révolte du jeune homme est tour à tour violente et désespérée, belle et prosaïque. Sur les routes et en compagnie de Rusty, Dylan se construit, tout simplement, et apprend à se connaitre, nous emmenant à sa suite sur la route de ses aspirations et de ses doutes. En un mot, Martine Pouchain nous rappelle, à travers le très beau personnage de Dylan, que nous avons le droit et le choix de devenir celui ou celle que nous voulons devenir. Avec une plume à la fois tendre et incisive, Martine Pouchain nous ouvre les portes de l'adolescence, cette période troublée durant laquelle faire des choix pour l'avenir est indispensable sans pour autant que la notion d'avenir ait un sens. En faisant prendre la route sans idée de destination à Dylan, elle ouvre une métaphore qu'elle file tout au long de ce très beau roman : celle de la construction de soi en relation avec des rencontres – qu'elles soient amicales ou non -, des oppositions, des coups de cœur, des amitiés. Le parcours de Dylan est beau, tout comme ce roman qui compte cela dit quelques longueurs. On en retire cependant l'impression d'une jolie parenthèse et la certitude que nous pouvons rester acteurs de nos vies en dépit des diktats sociaux.

Citation

Il faut croire que je deviens un peu collectionneur en marchant, collectionneurs d'humains

Rédacteur: Catherine Thiéry samedi 30 avril 2016
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