La Mort au festival de Cannes

Comment, dans un pays développé et industrialisé comme la France, une zone d'une superficie de trois cents kilomètres carrés pouvait-elle vivre en autarcie complète depuis une trentaine d'années ? Et comment cela avait-il pu passer inaperçu auprès des différentes administrations ? Et sur le plan éthique, comment pouvait-on accepter de cautionner l'enclave ? Qu'y avait-il là-bas ? Quel secret recelait-elle ? Et pourquoi personne ne disait-il rien ?
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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

La Mort au festival de Cannes

Énigme - Pastiche - Artistique MAJ mardi 21 juillet 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Brigitte Aubert
Paris : Le Seuil, mai 2015
260 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-121829-9
Coll. "Policiers"

Retour inattendu

Il semblerait que l'étoile (littéraire) de Brigitte Aubert soit un peu ternie, ce qui est dommage et même injuste, vu l'excellence de La Ville des serpents d'eau, son précédent roman qui en remonterait à bien des usineurs de thriller industriel. Du coup, l'idée de revenir à son héroïne du maintenant classique La Mort des bois (1996) faisait un peu peur. Elle pouvait évoquer ces chanteurs sur le retour qui tentent d'exploiter leur gloire passée à coups de remix ou de nostalgie foireuse...
Le premier volet de ce qui est désormais une trilogie était un suspense glaçant au parti pris casse-figure (une héroïne tétraplégique, aveugle et muette) poussé dans ses derniers retranchements avec une intelligence rare, et le deuxième - La Mort des neiges (2000) - tirait tant vers le grand-guignol (ce que l'on était en droit de trouver aussi bien rébarbatif que jouissif) au point de se demander si ce n'était pas une commande d'éditeur. Ce nouveau texte aborde un genre différent, celui de la comédie policière à la sauce Agatha Christie avec une pointe de Columbo. En effet, voilà Élise Andrioli au festival de Cannes suite à la première d'un film tiré de ses aventures, telles qu'elles ont été retranscrites par une certaine Brigitte A. (qui s'est excusée car elle avait piscine). On reconnaît l'humour auto-référentiel de la romancière qui pourrait tomber à plat si ce vaudeville criminel n'était pas si bien mené. Élise, ici flanquée d'une aide envahissante, reste un personnage attachant, et ses nombreuses considérations touchent juste. Une fois de plus, les cadavres vont pleuvoir autour de cette héroïne et d'un aréopage de personnages pittoresques sans donner dans la farce monstrueuse façon Nadine Monfils. Élise est membre du jury Jeunes talents. Propulsée par son fauteuil roulant aérodynamique à turbo intégré, aidée d'un ordinateur à synthèse vocale spécial non-voyant, elle va surtout grandement épauler le capitaine Kevin Isidore dans la résolution d'une enquête qui piétine (et pas seulement les cadavres). Si l'ambiance de Cannes est égratignée, on ne va heureusement pas jusqu'à cracher dans la soupe. Brigitte Aubert nous amène tranquillement jusqu'à une conclusion logique, mais quelque peu expédiée, même si au moins, elle n'étire pas son propos.
Au final, on est peut-être en droit de penser "tout ça pour ça", mais somme toute, ce roman n'a pas la prétention d'être autre chose qu'un divertissement enjoué et léger. En ce sens, le contrat est parfaitement rempli. Un auteur a bien le droit de se détendre entre deux textes plus ambitieux, du moment qu'il le fait avec talent. Et le talent reste une marque de fabrique de Brigitte Aubert...

Citation

Il est jeune, il est dans la vie, il avance. Moi, je n'ai que ça à faire : ruminer et cogiter. Miss Marple en fauteuil roulant. Mais qui se souvient de Miss Marple ? Les moins de trente ans doivent vaguement la confondre avec Mamie Nova.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 21 juillet 2015
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