La Collection

Je lui emboitai le pas. La curiosité avait chassé la morosité, l'excitation me collait des fourmis dans les mains. et il y avait autre chose. Je ne savais pas qui était ce gars mais, j'en étais sûr, je l'avais déjà vu quelque part.
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jeudi 18 avril

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Roman - Thriller

La Collection

Psychologique - Tueur en série - Disparition MAJ mercredi 19 novembre 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Paul Cleave
Collecting Cooper - 2011
Traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Marion Tissot
Paris : Sonatine, octobre 2014
474 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-276-4

Clou de la collection

Il paraît que, pour les freudiens de stricte obédience, toute tentative de se constituer une collection n'est qu'un essai de lutter contre la mort, pour s'assurer une sorte de survie. Si certains collectionnent les étiquettes de camembert ou les bouchons de champagne, Adrian, lui, rêve, de tueurs en série : il a des livres sur le sujet, a effectué quelques travaux pratiques de néophyte et s'est constitué une série de bases de replis où il peut enfermer, torturer ou enterrer ses victimes. Mais un seul être vous manque et tout est dépeuplé, comme disait Lamartine. Adrian souffre donc car il manque un objet à sa collection : un vrai tueur en série. Il croit en avoir repéré un en la personne de Cooper Riley, un professeur de fac qui travaille justement sur la question. En parallèle, Theodore Tate, un ancien policier qui vient tout juste de sortir de prison (il a été enfermé pour conduite en état d'ivresse ayant entraîné des blessures sur la jeune Emma Green), est alpagué par monsieur Green, son père. Ce dernier est inquiet car sa fille a disparu... Les recherches de Theodore Tate le conduisent vers Cooper Riley, mais l'inquiétant Adrian l'a repéré...
Paul Cleave situe l'ensemble de son roman en pleine canicule. Tout transpire et perd des éléments organiques : sueur, urine, sang, décomposition des corps. Tout s'exaspère sous le poids de la chaleur et la fatigue qui minent les habitants. De plus, l'intrigue se situe à Christchurch, petite ville qui cumule tous les soucis : tout le monde se surveille mais personne ne parle. L'auteur joue avec nos nerfs car être tueur en série nécessite de se dissimuler. D'un côté, chaque avancée de l'enquête de Theodore Tate révèle des éléments sur le passé de la ville, sur ses turpitudes cachées, sur d'innocents voisins qui ont tué des années durant en toute impunité. De l'autre, plus Adrian côtoie Cooper Riley, plus les masques de respectabilité du professeur tombent. La chaleur ralentit tout, mais chaque élément du présent renvoie à un élément du passé, aussi violent, et qui montre comment il sera difficile de "nettoyer" la situation, comme si le mal contaminait tout, chaque mauvaise action entraînant chez ceux qui les subissent une envie de créer encore plus de méchanceté. Un peu comme dans une collection, où l'ajout d'une pièce une fois la satisfaction passée, ne provoque que le désir de la suivante. Mené avec brio, sachant ménager ses effets, le style rendant compte de la violence, de la nausée et de la chaleur pesante, La Collection poursuit l'œuvre singulière au noir d'un auteur si proche et si exotique.

Citation

Cet homme va lui faire subir les pires atrocités et elle devra vivre avec. Cela la hantera toute sa vie et elle deviendra folle.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 19 novembre 2014
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