Trouille

Je les ai laissé finir une première partie de billard, puis j'ai tiré le rideau qui bouclait l'entrée de la salle et posé ma carte (de police) sur le tapis. Ils l'ont regardé en éclatant de rire. Ça n'arrive jamais à Bruce Willis.
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samedi 20 avril

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Bande dessinée - Noir

Trouille

Road Movie MAJ dimanche 14 juin 2009

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit



Prix: 17 €

Jean-Hugues Oppel (scénario), Joe G. Pinelli (dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de Marc Behm
Sébastien G. Orsini (coloriste)
Paris : Casterman, mai 2009
96 p. ; illustrations en couleur ; 26 x 19 cm
ISBN 978-2-203-01212-7
Coll. "Rivages/Casterman/noir"

L'hommage à Marc Behm

Près de deux ans après la mort du romancier Marc Behm, Joe G. Pinelli au dessin et Jean-Hugues Oppel à l'adaptation du scénario lui rendent un brillant hommage avec Trouille. Le roman était paru en 1990 dans la défunte maison d'édition Crapule. Ici, s'il n'est à proprement parlé de crapule, il n'en reste pas moins un fuyard. Un autre Joe. Joe Egan. Un affolé de première, qui cherche à sauter de bus en bus, à virevolter d'identité en identité, et qui a perdu sa virilité depuis son adolescence et un chemin croisé par celle qu'il croit être la mort. Cette mort s'habille en blonde et pourchasse donc le joueur de poker qu'il est. Sa rencontre avec une médium, lui permettra un temps de s'en sortir avant que la mort ne le rattrape.
Étrange bande dessinée que cette Trouille. À la fois carnet de croquis, carnet de voyage et carnet de vacances, Joe G. Pinelli révise toutes ses gammes. Arrêt sur images permanent, on est transbahuté de ville en ville, Joe Egan court partout, on a du mal à le suivre et, pourtant, le trait de Pinelli fige à la manière d'un instantané. On a l'impression d'assister à un image par image lent. La narration simple orchestrée par un Jean-Hugues Oppel minimaliste ou réducteur, au choix, efficace, en tout cas, ne laisse que peu de place au dialogue en bulles. D'ailleurs, il faut attendre le second tiers de l'album pour en voir apparaître une. Comme si le présent était absent. La fuite omniprésente. Et c'est comme ça que les deux compères prennent le temps de décortiquer… le temps. Tic, tac, tic, tac… La faucheuse arrive inexorablement. Elle a le temps, elle, il ne lui est pas compté. Brillante adaptation, foisonnante de couleurs, dans des cadres souvent en pleines pages. Un must qui intègre parfaitement la collection "Rivages/Casterman/Noir". Une seule question, qu'a ressenti Joe du Joe qu'il a fait vivre sous sa plume ?


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Citation

Quand on y réfléchit bien, l'essentiel d'un homme se résume à peu de choses. L'essentiel d'un fuyard à encore moins.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 11 juin 2009
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