Les Cadavres ne portent pas de costard

John, ici présent, est pratiquement le meilleur que vous puissiez trouver. Il est voleur dès le matin à son réveil et il l'est encore le soir quand il va se coucher. Jamais une pensée honnête ne lui a traversé la tête. S'il avait une tournure d'esprit plus tortueuse encore, vous pourriez vous servir de lui comme d'un tire-bouchon.
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DVD - Noir

Les Cadavres ne portent pas de costard

Hard boiled - Pastiche MAJ mercredi 26 juin 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 1,95 €

Carl Reiner
Dead Men Don't Wear Plaid - 1982
Paris : Universal, mai 2011
1 DVD VOST-VF Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm

Jouer des codes

Si Les Cadavres ne portent pas de costard, Humphrey Bogart, alias Philip Marlowe, a bien du mal à porter une cravate dans ce film à la fois hommage, pastiche et patchwork du film noir avec en guest stars toute une galerie d'acteurs pour certains déjà morts, pour la plupart en maison de retraite ou ce qui y ressemble.
Steve Martin et Rachel Ward se donnent la réplique dans un film en noir et blanc de Carl Reiner, qui incarne lui-même un faux majordome officier nazi, le Field Marshall VonKluck, et surtout donnent la réplique à des personnages cultes de l'histoire du cinéma hollywoodien. Comment ? Par un grand détournement de scènes. C'est ainsi que l'on pourra découvrir des passages des Tueurs, de Robert Siodmak, avec Burt Lancaster et Ava Gardner, ou du Grand sommeil, de Howard Hawks, avec Humphrey Bogart, ou même des Enchainés, d'Alfred Hitchcock, avec Ingrid Bergman et de La Clé de verre, de Stuart Heisler, avec Veronica Lake. Au total, des scènes de dix-neuf films sont impliquées dans le montage.
Carl Reiner réalise une jolie prouesse en tournant un film en noir et blanc avec un scénario bancal pour s'adapter à certaines répliques que l'on va retrouver puisées dans les archives des années 1940 pour un montage acrobatique (il faut que à un moment donné qu'un plan mette Steve Martin en face de ces acteurs et actrices cultes...). L'intrigue est avant tout un prétexte, mais elle s'adapte assez bien avec quelques tours de passe-passe alambiqués qui conduisent Steve Martin à oser l'absurde tout en gardant son sérieux (ce qui est, avouons-le, l'essence même de l'absurde).
Steve Martin incarne donc Rigby Reardon, un détective privé à l'ancienne, ami avec Philip Marlowe, qui tombe amoureux de sa cliente, la splendide Rachel Ward, ici Juliet Forrest, venue lui demander d'enquêter sur la mort suspecte de son père, fromager et scientifique, qui a disséminé un peu partout des listes des amis et des ennemis de Carlotta.
L'enquête est loufoque et incompréhensible, certaines répliques sont hilarantes, il faut apprécier le comique de répétition (comme lorsque Rachel Ward suce les plaies par balle de Steve Martin pour récupérer entre ses dents le projectile), subir quelques longueurs, mais l'ensemble est jouissif et est à mettre à côté d'Un cadavre au dessert, de Robert Moore, dans le panthéon des pastiches hommages au cinéma de genre.
Le finale qui offre une résolution sur fond de complot post-Seconde Guerre mondiale avec Nazis en goguette est à hurler de rire. La toute fin annonce une suite...

Les Cadavres ne portent pas de costard (88 min.) : réalisé par Carl Reiner sur un scénario de Carl Reiner, George Pipe & Steve Martin. Avec Steve Martin, Rachel Ward, Carl Reiner, Reni Santoni, Georges Gaynes...

Scènes empruntées :

Universal Pictures :
Tueur à gages (This Gun for Hire), de Frank Tuttle (1942)
La Clé de verre (The Glass Key), de Stuart Heisler (1942)
Assurance sur la mort (Double Indemnity), de Billy Wilder (1944)
Le Poison (The Lost Weekend), de Billy Wilder (1945)
Les Tueurs (The Killers), de Robert Siodmak (1946)

United Artists :
Jalousie (Deception), d'Irving Rapper (1946)
Humoresque (Humoresque), de Jean Negulesco (1946)
Le Grand Sommeil (The Big Sleep) d'Howard Hawks (1946)
Les Passagers de la nuit (Dark Passage), de Delmer Daves (1947)
L'Enfer est à lui (White Heat), de Raoul Walsh (1949)

Metro-Goldwyn-Mayer :
Johnny, roi des gangsters (Johnny Eager), de Mervyn LeRoy (1942)
La Flamme sacrée (Keeper of the Flame), de George Cukor (1942)
Le Facteur sonne toujours deux fois (The Postman Always Rings Twice), de Tay Garnett (1946)
L'Île au complot (The Bribe), de Robert Z. Leonard (1949)

RKO Pictures :
Soupçons (Suspicion), d'Alfred Hitchcock (1941)
Les Enchaînés (Notorious), d'Alfred Hitchcock (1946)

Paramount Pictures :
L'Homme aux abois (I Walk Alone), de Byron Haskin (1947)
Raccrochez, c'est une erreur (Sorry, wrong number,) d'Anatole Litvak (1948)

Columbia Pictures :
Le Violent (In a Lonely Place), de Nicholas Ray (1950)

Illustration intérieure


Citation

- Vous êtes très rusé.
- Abraham Lincoln l'était aussi. Regardez ce qui lui est arrivé. L'intelligence peut être fatale.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 26 juin 2013
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