L'Étrangleur de Boston

Vous l'avez vu hors de lui ! Il aime Rosemonde, il l'aime sincèrement. Imaginez qu'il réclame la mort d'Aliénor ! Il ne le pensera pas, mais il y aura fatalement un misérable avec une bonne raison de le prendre au mot qui prétendra ensuite avoir agi sur ses ordres, comme pour Becket.
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vendredi 29 mars

Contenu

DVD - Noir

L'Étrangleur de Boston

Psychologique - Tueur en série - Procédure MAJ vendredi 05 avril 2013

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,99 €

Richard Fleischer
The Boston Strangler - 1968
Paris : Carlotta, avril 2013
1 DVD VOST-VF Zone 2 ; couleur ; 19 x 14 cm

Actualités

  • 02/04 Cinéma: Programmation autour de la figure du tueur en série à Lyon
    À l'occasion de sa sixième édition, le festival lyonnais Quais du polar reconduit son association avec l'Institut Lumière* et vous propose, étalées sur trois jours - du vendredi 9 au dimanche 11 avril - sept projections de films où apparaît la figure du tueur en série. Chaque film sera présenté par l'un des auteurs invités au festival.
    PROGRAMME
    - Vendredi 11 avril à 20 h 30 : L'Inspecteur Harry de Don Siegel (États-Unis, 1971). Présenté par Don Winslow.
    - Samedi 12 avril
    * à 15 h 30 : Maigret tend un piège de Jean Delannoy (France, 1957). Présenté par Patrick Raynal.
    * à 18 heures : Seven, de David Fincher (États-Unis, 1995). Présenté par Maxime Chattam et Franck Thilliez.
    * à 20 h 45 : L'Ombre d'un doute, d'Alfred Hitchcock (États-Unis, 1943). Présenté par Tanguy Viel.
    - Dimanche 11 avril
    * à 14 h 30 : Les Mois d'avril sont meurtriers, de Laurent Heynemann (France, 1986). Présenté par Ingrid Astier.
    * à 16 h 30 : The Pledge, de Sean Penn (États-Unis, 2001). Présenté par Henri Lœvenbruck.
    * à 19 heures : L'Étrangleur de Boston, de Richard Fleischer (États-Unis, 1968).

    * Institut Lumière
    25 rue du Premier Film
    69008 Lyon
    Tél. : 04.78.78.18.95
    Liens : Ingrid Astier |Maxime Chattam |Don Winslow |Patrick Raynal |Franck Thilliez |Tanguy Viel |Richard Fleischer |Don Siegel |Quais du polar |Quais du Polar

Assassin à visage

En 1968, Richard Fleischer réalise L'Étrangleur de Boston. L'Étrangleur, Albert DeSalvo, est un homme normal en apparence, marié, père de deux adorables enfants, ouvrier en plomberie, qui répare des chaudières. Victime d'un dédoublement de personnalité, il assassine froidement onze femmes avant d'être confondu. Le meurtrier, c'est surtout Tony Curtis dans un rôle à contre-emploi où il va exceller. Le nœud de l'affaire c'est que les meurtres ont tous lieu dans des districts différents, et que les brigades de police ne se concertent pas. Un coordinateur est imposé, ce sera le juriste John S. Bottomly ; le bureau de l'Étrangleur est crée. L'enquêteur, c'est Henry Fonda dans un rôle pugnace sur mesure : "Je lirais dans les entrailles d'un corbeau, si je savais pouvoir y trouver un indice." Le film se décompose alors en deux parties : la course poursuite contre l'Étrangleur suivie de l'entretien en hôpital psychiatrique.

La maestria de Richard Fleischer est là, dans la rupture d'approche entre les deux parties de son film. La course poursuite est un mélange d'effraction, d'assassinats de femmes habilement suggérés, d'enquêtes où les inspecteurs rivalisent d'humour noir avec des arrestations de pervers avec des têtes de pervers (celui qui matent les pieds des femmes dans une salle de ciné, celui qui pelote les fesses d'une autre à un arrêt de bus, celui qui leur téléphone pour savoir quelle culotte elles portent, celui qui inlassablement les aborde - cinq cents en six mois ! - en se faisant passer pour celui qu'il n'est pas, celui qui collectionne leurs sacs à main et s'autoflagelle), et avec une police prête à tout même à convoquer dans le plus grand secret un maitre de la perception extra-sensorielle.



Les faits sont accélérés par un fractionnement de l'image. Richard Fleischer multiplie les fenêtres dans l'écran. Tout va très vite, se croise, s'entrecroise, se confond et se mêle. Les victimes s'effacent les unes après les autres. À trop multiplier les meurtres, l'assassin commet une puis deux erreurs qui l'amènent au poste où un détail alerte Bottomly. L'interrogatoire peut alors commencer. Le ton du film change dramatiquement et radicalement.

Henry Fonda se fond dans les souvenirs de Tony Curtis. L'interrogatoire en hôpital psychiatrique est une approche clinique et froide de la réalité et très bien documenté. Tony Curtis victime de deux personnalités qui s'ignorent va les amener à se confronter sous la contrainte de Henry Fonda malgré les avertissements d'un psychiatre qui craint que la mauvaise personnalité prenne définitivement le pas sur la bonne. La lenteur d'un interrogatoire martelé tranche avec la rapidité d'action de la course poursuite.

Curtis est impressionnant en personnage tourmenté ruisselant de sueur dans une salle blanche et un miroir sans teint, assis à une table où trône un enregistreur. A l'inverse, Fonda est un monstre de froideur poursuivant un ultime but : savoir si Curtis est bel et bien l'assassin. "Je dois devenir cinglé", dit Curtis à un moment de l'interrogatoire. Il n'a pas tort...

Pendant deux heures, le spectateur sera passé par tous les états devant ce film brillant. L'Étrangleur, outre ses victimes aura aussi fasciné les réalisateurs nombreux à l'avoir porté à l'écran. Mais pour les inconditionnels du film noir, cet Étrangleur de Boston est bien le plus achevé.

L'Étrangleur de Boston (116 min.) : réalisé par Richard Fleischer sur un scénario de Edward Anhalt, d'après le roman de Gerald Frank. Avec : Tony Curtis, Henry Fonda, George Kennedy, Mike Kellin, Hurd Hatfield, Murray Hamilton, Jeff Corey, Sally Kellerman, Leora Dana...
Bonus. "L'Écran schizophrène : William Friedkin à propos de L'Étrangleur de Boston" (21 min.). "Faux nez, vrai tueur : souvenirs de L'Étrangleur de Boston" (30 min.). Bande-annonce.

Illustration intérieure


Citation

Ce qui m'épate le plus, c'est que les femmes de Boston, en dépit de leur terreur de l'Étrangleur, puisse admettre cet inconnu dans leur lit aussi facilement.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 28 mars 2013
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