Rien dans les poches

- Il faut que je change d'air, mon vieux. Que je trouve un autre boulot ! - On n'a jamais su faire qu'un truc dans la vie : jouer les détectives.
Stephen Desberg, Denis Lapière & Will - Tif et Tondu, intégrale - 11 : Sortilèges et manipulations
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mardi 19 mars

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Roman - Noir

Rien dans les poches

Road Movie MAJ jeudi 23 août 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 19 €

Dan Fante
Chump Change - 1996
Préface de Dan Fante
Postface de Jean-Claude Zylberstein
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Léon Mercadet
Puzol : 13e Note, octobre 2011
236 p. ; illustrations en noir & blanc ; 18 x 14 cm
ISBN 978-84-938027-6-9

Tout dans le style

Dans Rien dans les poches, Bruno Dante – alter ego de Dan Fante – revient de loin. À peine sorti d'une énième cure de désintoxication à New York, il apprend que son père agonise dans un hôpital de Los Angeles. Bruno prend l'avion et retrouve cette ville de dingues construite en plein désert, qu'il compare à "un cochon obèse, d'un rose corrompu" et "vampirisant ce qui avait été jadis un éden immaculé". À Los Angeles, point de salut, ou alors par le fric, le sexe et la came... Bruno, lui, préfère les bouteilles de Mad Dog, un vin rouge sirupeux qui lui permet de calmer ses tremblements du matin. Et Dieu sait qu'il en a besoin, le pauvre, en arrivant au chevet de son père, qui a gâché ses talents d'écrivain en devenant scénariste à Hollywood ! Bruno y retrouve aussi son frère, un Américain bien comme il faut, possédant un compte en banque bien garni et un gros break country que Bruno ne va pas tarder à lui piquer... Il est comme ça, Bruno. Quand quelque chose ne va pas, il se met soudain à déconner et se lance dans des aventures dont on n'est pas sûr qu'il en revienne vivant. Muni de la carte bleue de sa femme – qui ne lui a pourtant pas donnée – Bruno va vivre une sorte de road movie alcoolisé émaillé de rencontres sans lendemain, tantôt burlesques, tantôt tragiques, et souvent les deux à la fois...

En fait, chez Dan Fante, plus les choses sont tragiques, plus elles deviennent drôles. C'est là la force de son écriture et cela vient aussi de l'empathie qu'il parvient à nouer avec son lecteur. Entre boire et déboires, Dan Fante ne cède jamais au pathétique larmoyant, encore moins au délire alcoolisé. Son écriture, sèche et dense, est toujours parfaitement maîtrisée et douée d'un réalisme qui sonne toujours juste. Fante, qui a dépassé largement les soixante-dix ans aujourd'hui, a commencé à écrire à quarante-cinq ans. À le lire, on comprend combien cela fut vital pour lui. Cette vitalité, elle jaillit encore à chaque page de Rien dans les poches. 13e Note a eu l'excellente idée de rééditer un texte initialement traduit et publié en 1996 dans la collection "Pavillon" des éditions Robert Laffond sous le titre Les Anges n'ont rien dans les poches. Pour ceux qui ne connaissent pas ses autres livres, on leur conseillera de commencer par celui-là, et de continuer à le lire et à l'aimer bien sûr, comme on aime la vie dans tous ses états, bonne ou mauvaise, tragique ou comique, ou les deux à la fois.


On en parle : L'Indic n°23

Citation

Ce que je cherche à dire, c'est qu'il existe un endroit au-delà de la volonté et de l'angoisse, où les valeurs et les exigences de la vie quotidienne disparaissent. Où seul compte de survivre, moment après moment, pour éviter la dépression.

Rédacteur: Pascal Hérault lundi 26 mars 2012
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