Dernière descente à Murder Mile

Je dois cesser de gamberger. Ce type a certes des allures de brute, mais il ne parait pas avoir de mauvaises intentions. C'est juste un rustaud, un bouseux qui n'a jamais appris à se conduire autrement qu'il le fait.
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mardi 19 mars

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Roman - Noir

Dernière descente à Murder Mile

Social - Drogue MAJ jeudi 16 février 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Tony O'Neill
Down and Out on Murder Mile - 2008
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Daniel Lemoine
Puzol : 13e Note, mai 2010
256 p. ; 18 x 14 cm
ISBN 978-84-936975-3-2

Héros sous héroïne

Murder Mile se situe dans l'East London, un quartier pourri de Londres où on y trouve plus de crack et d'héroïne que de Fish and Chips. C'est dans ce décor désolant qu'évoluent Susan et Tony, deux junkies qui ont eu la chouette idée de se marier à Los Angeles, autre ville sympa où la drogue n'est pas un problème pour celui qui en cherche. Susan était comptable, mais les chiffres et l'héroïne, ça fait deux. Tony, claviériste dans un improbable groupe de rock, se retrouve à travailler pour une obscure revue de Country music où il passe la plupart du temps à glander. En fait, on glande beaucoup dans le livre de Tony O'Neil. Normal : quand un junkie n'a rien sous la main pour se fixer, à quoi peut-il employer son temps, sinon attendre la venue du prochain dealer et de sa poudre magique ?

De la magie, il n'y en a aucune dans les vies de Susan et Tony. Ceux qui s'attendraient à découvrir dans ce livre de bons vieux trips psychédéliques seront certainement déçus. Car la drogue, c'est avant tout cela : une immense déception au réveil qu'il va falloir combler par une nouvelle prise. Et quand il n'y a pas d'héroïne, il reste toujours la méthadone, délivrée par un médecin assermenté dans un dispensaire du quartier. Bref, le livre de Tony O'Neill est sans complaisance ; c'est un pan de sa propre vie qu'il raconte, mais tout n'est pas fini pour lui : à la drogue répondra une rédemption par l'amour, au risque de laisser Susan sur le bord de la route, junkie indécrottable au physique de mort-vivant...

Tony O'Neil appartient à cette jeune génération d'écrivains anglais venus du rock. Son inspiration, il la trouve aussi bien chez Lou Reed ou David Bowie que dans une foule de groupes dont il nous offre la liste à la fin de son ouvrage. Ajoutons à cela une façon d'écrire sans fioritures, brute et sincère, qui a plus à voir avec la tradition punk qu'avec le savoir-faire frelaté des ateliers d'écriture si chers aux pays anglo-saxons. On trouvera aussi dans ce livre une interview de l'auteur et un texte inédit. Et pour ceux qui, comme moi, sont des fidèles lecteurs des éditions 13e Note, on se réjouira de découvrir une fois de plus une belle photo en couverture, un cliché de Larry Fink, photographe anglais consacrant une partie de son travail à la musique.

Citation

Il arrive que les gens disparaissent sous mes yeux comme s'ils n'avaient jamais existé. Puis, dans un jaillissement de parasites, ils sont de retour. Chaque matin, je prends des cachets pour maintenir les fantômes à distance.

Rédacteur: Pascal Hérault jeudi 16 février 2012
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