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Tout public
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton
Arles : Actes Sud, janvier 2012
352 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-00225-1
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 11/05 Librairie: Barcelone : Signature de Víctor del Árbol à Negra y Criminal
- 29/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix Polar Sud-Ouest/Lire en poche
- 03/05 Prix littéraire: Sélection 2013 des Ancres noires
- 24/04 Prix littéraire: 2013 : premier tour des Trophées 813
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 18/12 Prix littéraire: Sélection Hiver 2013 pour la SNCF
- 27/11 Café littéraire: Récupérer la mémoire en Espagne
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Quand les actes de nos pères...
De l'Espagne de la Seconde Guerre mondiale aux années 1980, une saga sanglante qui marque deux générations par la transmission héréditaire des conséquences d'un crime. Un premier roman intense et noir d'un auteur prometteur.
Maria se meurt dans une chambre d'hôpital, en ce mois de mai 1981. Elle est suspectée de plusieurs meurtres et d'avoir facilité une évasion. Aux Informations télévisées, qu'elle regarde distraitement, un journaliste parle des putschistes de février. Maria ressort la photo d'Isabel Mola, point de départ de l'histoire.
En décembre 1941, Isabel attend le train pour fuir au Portugal avec Andrès, son jeune fils. Elle ne partira jamais, rattrapée par son ex-amant. Son fils retourne chez son père attiré par la promesse d'un véritable katana.
Maria vivote dans son cabinet d'avocate. Elle a quitté son mari et hésite à vivre avec Greta, sa collègue. Le procès et la condamnation du lieutenant César Alcalá, accusé de meurtre, va les propulser et leur apporter la notoriété. Les affaires fructueuses affluent alors. Son aisance financière lui permet de faire soigner son père, cancéreux, à son domicile qu'il ne veut pas quitter.
Mais cette condamnation enclenche toute une série de contrecoups, d'assassinats, de manœuvres et de menaces, orchestrées par Publio, pour étouffer les conséquences de l'assassinat d'Isabel Mola, en 1941. Celle-ci était l'épouse d'un haut responsable de la Phalange, le bras armé de Franco. Maria est loin de se douter à quel point elle est liée à ce drame !
L'auteur s'appuie, pour construire son thriller, sur le principe que les enfants paient pour les crimes des parents. Il crée un univers truffé d'intrigues, de trahisons, de stratagèmes et de mensonges où la torture et le meurtre sont monnaie courante. Il use aussi du silence, comme arme ou comme un moyen de survie, pour masquer le remords, voire la honte des actes commis à une époque. Il dote ses personnages de sentiments exacerbés tels que l'amour, la haine, l'ambition. Il utilise, comme cadre de son intrigue, les zones d'ombre de la période franquiste et le putsch de février 1981.
Le romancier explore, alors, les conséquences d'un drame sur les acteurs et sur leurs descendants et les capacités de personnes portées par des sentiments très forts.
Victor del Árbol met en scène, également, des personnages projetés dans des situations qu'ils n'ont pas voulues, leur seule faute étant de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Et de cette minute découle toute une vie bouleversée de façon tragique.
L'auteur instille, tout au long de son récit, un climat délétère, fait de peur, d'angoisse, de solitude, de souffrances physiques comme la torture et de souffrances morales comme la responsabilité de perte d'un être cher. Il illustre les conséquences des actes sur les générations futures.
Il articule une intrigue touffue et trouble, aux ramifications multiples liant les membres d'un microcosme. Il mène, de main de maître, une histoire où chaque révélation apporte son flot de questions, dévoile au compte-goutte les liens, les rapports entre les antagonistes. De plus, il joue sur deux périodes, éloignées d'une quarantaine d'années, avec des acteurs de 1941 bien différents de ceux de 1980.
Il construit, avec le personnage de Publio, qui trempe dans tous les événements, une âme damnée au service d'une ambition, puis un artisan de sa propre fortune, un être sans scrupules, un "magnifique méchant".
Si vous êtes dépressif, même légèrement, je vous conseille d'aborder ce livre avec précautions car il ne présente pas une image gratifiante de l'humanité souffrante.
La Tristesse du Samouraï est une livre sombre, âpre, écrit au couteau, avec des situations, des personnages qui vous hantent longtemps après avoir refermé le roman.
On en parle : Alibis n°43
Nominations :
Prix des lecteurs Ancres noires 2013
Prix SNCF du polar/Roman 2013
Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en Poche 2013
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
Le pouvoir, la vengeance et la haine étaient plus forts que tout, et les hommes étaient capables de tuer ceux qu'ils aimaient et d'embrasser ceux qu'ils haïssaient, si cela pouvait les aider à réaliser leurs ambitions.