Le Sang de l'hermine

Il retourne les maigres éléments en sa possession. D'après la frangine, la jeune fille aurait enfilé une tenue de sport. Le voisin a déclaré lui avoir parlé aux environs de neuf heures, elle se trouvait au volant de sa Citröen, seule à bord, souriante, heureuse, s'apprêtant à vivre un beau dimanche, à aller déjeuner chez sa sœur après avoir fait le tour du lac.
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jeudi 28 mars

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Roman - Policier

Le Sang de l'hermine

Historique - Gastronomie MAJ mardi 06 décembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Michèle Barrière
Paris : Jean-Claude Lattès, novembre 2011
306 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-3440-3
Coll. "Romans historiques"

Le premier volet d'une saga criminelle et culinaire.

Quentin du Mesnil retrouve sa famille, et sa sœur Mathilde, en Normandie, délaissant quelque temps le service de François Ier. Mais, le roi, très vite, le rappelle. Il veut qu'il aille, en Italie, s'assurer que Léonard de Vinci est bien en route pour Amboise. Il tient à avoir, près de lui, ce génie italien.
Domenico, comte de Sanseverino, depuis son accident survenu il y a une dizaine d'années, se consume de haine pour Léonard.
Après la mort de son dernier mécène, Léonard est contraint de quitter Rome et l'Italie. Plus personne ne peut lui apporter ce qu'il souhaite. Il est, de plus, surpassé par de nouveaux talents tels ceux de Raphaël, Michel-Ange, Le Titien...
Le voyage de Quentin commence mal. Il a une intoxication alimentaire à Bourges, son cheval meurt à Moulins et il est totalement détroussé, dans une forêt, aux portes de Lyon. Dans cette ville, il fait connaissance d'un marchand italien. Il se joint au groupe de commerçants qui repartent dans leur pays natal. Dans chaque ville, Quentin s'enquiert de la présence de Léonard. C'est à Florence qu'il le retrouve, se recueillant sur la tombe de Botticelli, son meilleur ami.
À peine l'approche-t-il que quatre hommes s'emparent d'eux, les bâillonnent et les entraînent...
À Amboise, des proches du roi complotent contre Quentin, s'étonnant que celui-ci lui fasse autant confiance. Mathilde n'a jamais pardonné un geste de François, dans leur enfance...

Michèle Barrière propose une nouvelle série historico-culinaire, après les six volumes de la fresque des Savoisy, une lignée de cuisiniers qui exercent leur art à travers les siècles. Le Sang de l'hermine débute en 1516. François Ier est auréolé du prestige que lui confère sa victoire à Marignan. Ce monarque veut donner un rayonnement à la France et surpasser les autres souverains qui enserrent son royaume. Il pense que la présence de Léonard de Vinci sera un ornement primordial et contribuera à cette grandeur. Il voit aussi, dans celui-ci, l'inventeur d'armes efficaces, qu'il est toujours utiles de posséder.
Pour convaincre Quentin, son ami d'enfance, il lui promet, sa mission accomplie, de lui confier la construction d'un château digne de ce nom sur la baraque de chasse de Chambord.

L'auteur resitue les personnages authentiques dans leur réalité et non dans l'imagerie d'Épinal que l'Histoire leur a forgée. Elle brosse, ainsi, des portraits saisissants de François Ier, de léonard de Vinci, les montrant tels qu'ils étaient. D'un côté, un monarque aveuglé par le faste, qui s'est cru un grand stratège après Marignan, et de l'autre un Léonard de Vinci obligé de se réfugier en France après avoir passé sa vie à étudier que ce qui lui plaisait, n'acceptant ni les délais, ni les contraintes de ses mécènes.
Elle anime également nombre de personnages existant dans l'entourage de ces deux figures centrales et intègre de façon adroite, des intervenants de fiction, dont le héros. Elle combine nombre de complots, de conspirations, de ressentiments allant jusqu'à la vengeance, autour des personnes du roi et de leur société.
Michèle Barrière instille aussi nombre d'éléments mystérieux autour de Quentin et de Mathilde, sa sœur aînée. Le complot le plus dangereux, pour l'heure, concerne le peintre italien. La romancière n'économise pas les péripéties et malmène son héros, lui faisant subir mille avanies.

Mais tout le récit "baigne" dans de délicieuses odeurs de cuisine. En faisant de Quentin le maître d'hôtel du roi, l'auteur intègre, avec habileté, nombre d'informations et de connaissances tant culinaires que sur l'art de vivre de l'époque. Elle nomme les plats, les mets, les ouvrages traitant du sujet, explicite la conception et l'organisation des repas. Elle fait de Quentin un novateur, cherchant sans cesse à révolutionner les manières de table héritées du Moyen Âge pour plaire à un roi ambitieux.

Le Sang de l'hermine est un roman écrit avec une passion qui transparait dans les pages et emporte l'adhésion pour ses qualités d'intrigues, sa richesse historique et, bien sûr, culinaire.


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°45

Citation

Quant à Quentin du Mesnil, vous savez ce que j'en pense. Vous n'auriez jamais dû le garder auprès de vous. Il vous causera de graves ennuis.

Rédacteur: Serge Perraud dimanche 27 novembre 2011
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