La Femme d’un homme qui

Une branque de plus. Ça commence à faire beaucoup au mètre carré. C'est comme le mercure, au début c'est sans douleur, mais ça s'entasse et, à force, ça rend fou. On a déjà vu ça au Japon.
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Roman - Noir

La Femme d’un homme qui

Assassinat - Corruption MAJ jeudi 27 octobre 2011

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Nick Barlay
The Wife of a man who - 2009
Traduit de l'anglais par Françoise Marel
Meudon : Quidam, octobre 2011
370 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-915018-65-3
Coll. "Made in Europe"

Seconde personne au singulier

A priori, ce roman paru chez un petit éditeur nullement étiqueté dans un genre défini part d'un point de départ de polar assez bateau : Joy Fisher reçoit l'annonce de la mort de son mari, un grand cadre, dans ce qui pourrait bien être une asphyxie auto-érotique. Mais elle découvre peu à peu la part d'ombre de cet inconnu dont la vie est une succession d'hôtels et de marchés de plus en plus douteux, et qui n'a cessé de lui mentir...

Il y aurait là de quoi faire un énième thriller d'aéroport de plus si le choix artistique de l'auteur n'était pas radicalement différent, repoussant encore les limites bien arbitraires entre littérature dite "blanche" et celle de "genre". Car ici, seul compte le style, travaillé et hypnotique, avec le choix pas évident d'une seconde personne du singulier semblant constamment interpeller le lecteur et relevant plus de certaines recherches du "nouveau roman". Un choix risqué mais logique, tant le personnage décrit, à la personnalité évanescente noyée dans l'alcool, mais qui s'accroche néanmoins à sa quête de la vérité, semble ballotté d'un coin à l'autre d'une histoire qui ne cesse de dérouler ses boucles magnétiques sous l'œil du lecteur-spectateur.

On s'y laisse prendre ou pas, mais on doit forcément reconnaître la performance ! Alors certes, si on cherche un récit millimétré, ce texte glacial où les digressions ont plus d'importance que la trame peut rebuter. On est en droit de trouver l'ensemble un peu vain, manquant d'humour et un poil longuet, mais dans le ronron consensuel du moment, il est courageux de publier un tel roman, qui plus est sous une très jolie présentation !
Une curiosa.

Citation

Comme tous les mensonges redoublent pour dissimuler les mensonges déjà racontés, les mensonges qui dévoilent les mensonges se divisent et se subdivisent, aboutissant à des fragments et d'autres fragments, et à des fragments de fragments qui empêchent de reconstituer la vue d'ensemble, la vérité d'ensemble. Il n'y a pas de symétrie entre se lever et tomber, entre partir et revenir.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 26 octobre 2011
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