Le Silence de minuit

Il me faut parfois une minute, lorsque j'évolue dans le monde réel, pour quitter la peau d'Emmy Jackson et me glisser dans celle de Mamapoil. Mettre le cynisme en veilleuse et réveiller l'empathie. Donner un peu de rugosité à mon accent façonné sur les bancs des meilleures écoles privées. Inspirer profondément et me muer en bête de scène. Parce qu'il n'est pas exagéré de dire que pour les femmes que je m'apprête à retrouver, je ne suis rien de moins qu'une rock star.
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jeudi 28 mars

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Roman - Policier

Le Silence de minuit

Enlèvement - Procédure MAJ mardi 25 octobre 2011

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Denise Mina
Still Midnight - 2009
Traduit de l'anglais par Oristelle Bonis
Paris : Le Masque, octobre 2011
360 p. ; 15 x 23 cm
ISBN 978-2-7024-3510-6

Silence de l'ennui

Glasgow. Trois petites frappes, tout droit issues de la Baltringue Academy, pénètrent dans la maison d'une famille pakistanaise à la recherche d'un certain "Bob" qu'ils doivent kidnapper. Faute de Bob dans l'habitation, ils décident d'embarquer le patriarche de la famille. Qui ne s'appelle pas Bob.

Le commanditaire de l'enlèvement est furieux. Il n'a pas le Bob escompté, et ne sait pas quoi faire de ce vieux Pakistanais. Dépêchée sur les lieux, l'inspectrice Alex Morrow n'est pourtant pas dupe. Si tout le monde est d'accord pour reconnaître qu'il n'y avait aucun Bob dans la maison, donc qu'il s'agirait d'une méprise, elle renifle du pas très clair et s'aperçoit vite que chaque membre de la famille dissimule quelque chose. Et d'ailleurs, Alex Morrow n'est pas non plus toute blanche.

Toute blanche. Humour ! Ce polar se veut en effet décalé, politiquement incorrect, dénonciateur d'un racisme social ordinaire, tout en s'inscrivant dans une tradition flegmatique très british. Sauf que ça ne prend pas. Mais alors pas du tout. Le rythme, déjà. D'une lenteur désespérante. La scène d'ouverture, passe encore, mais alors la suite, merci bien ! En écriture, on a le choix entre deux écoles. Ou bien le "il sortit de la maison et démarra en trombe" ou le "il sursauta, se retourna, dévala l'escalier, mit la main sur la poignée de la porte d'entrée en chêne massif blanc, manqua déraper sur le perron gelé par les frimas de ce début d'hiver, chercha les clés de sa Vauxhall dans la poche droite de son imper, s'installa au volant, régla son siège, enclencha la première et démarra non sans avoir jeté un coup d'œil dans le rétro". Bon, je suis un peu méchant, mais inutile de vous préciser que l'auteur appartient davantage à la seconde école qu'à la première.

Et si la peinture des personnages rattrapait ce problème de rythme. Mais là encore, ça ne fonctionne pas. On oscille entre humour pince-sans-rire, étude sociologique et psychologique, bref, on n'arrive pas à choisir un angle de lecture qui tienne du début à la fin. Et puis ces personnages qui, sans exception, ont tous quelque chose à cacher, un drame, un secret, un mobile, à force, ça lasse.

Alors oui, le dénouement se veut inattendu, oui, la cause est noble, non, ça n'est pas un mauvais livre. Mais c'est un roman dont, peut-être, l'essentiel nous échappe faute de n'être pas suffisamment britannique pour en apprécier toutes les subtilités.

Citation

La joue de Pat le cuisait sous le regard insistant qu'Eddy lui jetait par-dessus l'otage.

Rédacteur: Aurélien Leclercq mardi 25 octobre 2011
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