L'Énigme des Blancs-Manteaux

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mardi 19 mars

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Roman - Policier

L'Énigme des Blancs-Manteaux

Historique - Énigme MAJ dimanche 22 avril 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,5 €

Jean-François Parot
Paris : Jean-Claude Lattès, octobre 2008
430 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 2-7096-3064-8
Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, 1

Ce qu'il faut savoir sur la série

Nicolas Le Floch vit dans la seconde moitié du XVIIIe siècle – il est né en 1740. Originaire de Guérande, il est un enfant trouvé adopté par le chanoine Le Floch. Il apprendra dès la fin du premier volet qu’il est en réalité le fils naturel du marquis de Ranreuil, dont il pensait n’être que le filleul. Il est donc le demi-frère d’Isabelle de Ranreuil, dont il était profondément épris… Il comprend alors pourquoi son supposé parrain a mis tant d’empressement à l’éloigner de sa fille, en lui fournissant de solides recommandations pour qu’il puisse aller s’établir à Paris. Voilà donc Nicolas arrivant dans la Capitale aux environs de 1760, où il sera reçu par le lieutenant général de police du roi, M. de Sartine. Son esprit vif, sa droiture et son dévouement au trône sont tout de suite appréciés ; la résolution d’une première affaire fort délicate lui vaut l’estime de son supérieur… et d’avoir ses entrées dans les espaces privés des souverains. Nommé commissaire au Châtelet, il sera plus particulièrement attaché aux "affaires spéciales" - en d’autres termes celles qui touchent de près ou de loin à la sécurité du royaume.
De volume en volume l’Histoire suit son cours et les personnages récurrents vieillissent ; l’effet de série est particulièrement soigné - l’on a donc tout intérêt à lire les romans dans leur ordre de parution, tant pour saisir la dynamique des événements réels évoqués que pour ressentir au plus juste la façon dont les personnages évoluent. Mais chaque récit fonctionne aussi comme une unité autonome qui peut ainsi attirer à la série son lot de néo-lecteurs.
Au plaisir de suivre des enquêtes policières tout en rebondissements qui mettent en valeur les capacités de raisonnement du commissaire au Châtelet et les aides précieuses que lui apportent ses acolytes – l’inspecteur Bourdeau, le chirurgien de marine Semacgus, le bourreau Sanson préposé aux "ouvertures" des corps, sans oublier son logeur, l’ancien procureur Aimé de Noblecourt – se joint celui de découvrir le Paris du Siècle des Lumières, que l’auteur ressuscite de très vivante manière.

Publiés d'abord chez Jean-Claude Lattès, les livres sont réédités en format poche dans la collection "Grands détectives" des éditions 10/18.

Chronique

Nous sommes en février 1761 ; le carnaval bat son plein. Nicolas Le Floch regagne la Capitale après un bref séjour à Guérande, où il a enterré son tuteur, le chanoine Le Floch, et quitté froidement son parrain à qui il ne pardonne pas de vouloir l'éloigner de sa fille Isabelle qu'il aime tendrement. Son retour n'est pas de tout repos : le commissaire Lardin, auprès de qui il apprend le métier de policier et qui était aussi son logeur, a disparu. Spécialement affecté à ce qui touche au jeu et aux tripots clandestins, il pourrait bien avoir trempé dans de louches transactions... Monsieur de Sartine compte sur son protégé pour résoudre le mystère sans que les vagues atteignent Versailles - délicate enquête où les affaires d'État croisent de sordides embrouilles privées mais le défi est brillamment relevé par Nicolas, ce qui lui vaudra d'être nommé commissaire au Châtelet.

Pour être inaugural, ce roman pêche un peu par excès de richesse : soucieux d'exposer les détails biographiques de son personnage sans pour autant repousser trop loin dans le récit l'amorce de l'intrigue, l'auteur jongle beaucoup avec les retours en arrière, ce qui occasionne quelque confusion. Mais il faut reconnaître que la plongée dans le XVIIIe siècle si bien entée sur une trame somme toute assez feuilletonesque emporte l'adhésion à cette enquête sans trop de tergiversations, nonobstant le cliché de l'assemblée des suspects qui la conclut.

Se découvrent ici toutes les caractéristiques d'écriture et de composition qui fonderont la série au point peut-être de tourner au tic d'auteur - descriptions nombreuses aussi précises que pittoresques, narration scandée par des dates précises au jour le jour, emploi abondant de vocabulaire et de tournures d'époque, intérêt prononcé pour la gastronomie à touts les échelons, depuis l'infâme ragougnasse gobée par les plus miséreux jusqu'aux soupers fins de la Cour en passant par de fréquentes incursions en cuisine qui ne vous laisseront rien ignorer de la préparation des plats les plus prisés par nos héros... sans oublier un humour diffus parfois mâtiné de grotesque.
Notons enfin qu'à l'instar de leur "chef de file", tous les volumes de la série proposent à la fin un ensemble de notes succinctes mais très instructives éclairant un événement historique, le sens d'un mot désuet ou encore expliquant un usage propre à la période. Au fil des romans, jamais ne se dément l'heureuse union entre didactisme et plaisir de lecture...

NB - Comme L'Homme au ventre de Plomb, ce roman a été adapté pour le petit écran; le téléfilm, diffusé le 4 novembre 2008 sur France 2, offre une de ses images à la couverture du livre, réédité pour l'occasion en grand format.

Citation

Ce qui avait été abandonné sur le sol fut peu à peu animé d'une vie indépendante. La chose semblait onduler et se dévorer de l'intérieur.

Rédacteur: Isabelle Roche mercredi 26 novembre 2008
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