L'Été qui ne s'achève jamais

Il jette le téléphone dans la poubelle, s'assoit sur la chaise de bureau, enfonce le canon sous son menton, en plaçant la carabine à la verticale, bien calée entre ses cuisses ; merde, il a oublié de fermer le cadenas de la cave. Ils vont se faire voler toutes leurs affaires.
Collectif & Hervé Delouche - Banlieues parisiennes noires
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lundi 29 avril

Contenu

Roman - Policier

L'Été qui ne s'achève jamais

Social - Énigme MAJ vendredi 30 décembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,5 €

Voir plus d'infos sur le site polarmag.fr (nouvelle fenêtre)

Peter Robinson
Close to home - 2003
Traduit de l'anglais par Valérie Malfoy
Paris : LGF, novembre 2006
544 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 2-253-11653-X
Coll. "Policier", 32767
Les Enquêtes de l'inspecteur Banks, 13

Actualités

  • 14/10 Nécrologie: Carré noir pour Peter Robinson
    C'est arrivé le 4 octobre. L'éditeur britannique Hodder & Stoughton l'a rendue publique le 7 mais la nouvelle n'est tombée ici qu'hier jeudi 13 : Peter Robinson, le romancier créateur de la série des "Enquêtes d'Alan Banks", est décédé brutalement à l'âge de 72 ans "des suites d'une brève maladie" selon les indications données par son éditeur.
    Pour moi qui ai lu dix-neuf des vingt romans de la série publiés en France et en ai chroniqué ici quatorze, qui en outre me demandais depuis quelques mois pourquoi il n'y avait plus de nouvelles traductions depuis Moissons sanglantes alors que six autres romans avaient suivi, un septième ayant été achevé juste avant son décès qui paraîtra en 2023 (Standing in the Shadows...) – sans compter Children of the Revolution paru entre Watching the Dark (Face aux ténèbres) et Abattoir's blues (Moissons sanglantes) qui a été laissé de côté par les éditeurs français – et qui me languissais de pouvoir enfin lire un nouvel opus c'est un étrange désemparement qui m'étreint. Bien autre chose qu'une simple tristesse qui se compenserait par d'intermittentes replongées dans les romans. Et qui ne tient pas seulement au fait que j'avais eu le plaisir de m'entretenir avec Peter Robinson à la faveur d'un de ses passages à Paris. C'est à la fois plus vague et plus oppressant, moins dicible – et ce ne sera, pour aujourd'hui, rien autre que cette petite dépêche à seule visée informative, histoire de "faire passer l'information".
    Plus tard sans doute je saurai en dire plus...

    Pour lire une annonce plus détaillée, et avoir par la même occasion un aperçu complet de la bibliographie de Peter Robinson, le mieux est encore d'aller visiter le site officiel de l'auteur (en anglais) qui d'ailleurs n'est pas à son nom mais à celui de son héros Alan Banks...
    Liens : Beau monstre |La Vallée des ténèbres |Le Voyeur du Yorkshire |Matricule 1139 |Noir comme neige |Un goût de brouillard et de cendres |Le Coup au cœur |Tous comptes faits |Face à la nuit |Ne jouez pas avec le feu |Moissons sanglantes |L'Amie du diable |Toutes les couleurs des ténèbres |La Main du mort |Le Silence de Grace |Peter Robinson

Ce qu'il faut savoir sur la série

Las de la vie londonienne, l'inspecteur Alan Banks a demandé sa mutation à Eastvale, dans le Yorkshire. Marié à Sandra, il est père de deux adolescents, Brian et Tracy. Très intuitif, il n'hésite pas à braver la procédure pour mener ses enquêtes. Grand amateur de whisky de qualité, il aime aussi la bière "du cru". Mélomane, il goûte autant le classique que le pop-rock de sa jeunesse. Sa situation familiale évolue au fil de la série (il va divorcer, ses enfants vont quitter le bercail - Tracy ira à l'université, Brian intégrera un groupe de rock - et lui connaîtra diverses liaisons épisodiques...) D'un roman à l'autre, il incline de plus en plus à s'abandonner aux souvenirs et à la nostalgie...
Côté professionnel, il gagnera le galon d'inspecteur-chef; à ses côtés, on suit quelques-uns de ses collègues, personnages récurrents qui eux aussi évoluent - par exemple le superintendant Gristhorpe, avec qui il entretient une certaine amitié, partira à la retraite...

Douloureux rappels

Ébranlé par l'affaire qu'il vient à peine de boucler - narrée dans Beau monstre - Alan Banks est allé goûter quelque repos loin de l'Angleterre, sur une île grecque où il s'initie aux saveurs de l'ouzo en compagnie d'Alexandros, qui est aussi son partenaire occasionnel aux échecs. Mais un fait divers à peine signalé dans un entrefilet d'un journal anglais le rappelle à Peterborough, sa ville natale : l'on y a découvert un squelette, identifié comme étant celui d'un adolescent porté disparu plus de trente ans auparavant. Graham Marshal. Un jeune garçon qui faisait partie du petit groupe d'amis que fréquentait Alan Banks quand il était lycéen. Le goût amer de l'affaire non résolue et des interrogatoires policiers lui revient, accompagné de tous ces morceaux mythiques qui constituaient son univers musical d'alors et de mélancoliques réminiscences touchant à ses rapports familiaux.
À Eastvale, il devra s'occuper d'une autre enquête : la disparition de Luke Armitage, 15 ans - fils d'un chanteur célèbre suicidé et d'une ancienne mannequin connue pour ses frasques, laquelle a épousé ensuite une autre célébrité, le footballeur Martin Armitage. Tandis que l'affaire Marshal entraîne les policiers vers les menées de la pègre locale, Alan Banks se rapproche de son fils Brian, désormais membre d'un groupe de rock, afin d'avoir son avis sur les chansons qu'écrivait le jeune Armitage et qu'il avait enregistrées. Avait-il donc un  talent qui aurait pu justifier qu'on le kidnappe ?

Plus, peut-être, que d'autres romans de la série, celui-ci est l'occasion d'étoffer le personnage de l'inspecteur Banks qui, plongé dans le cadre où il a grandi et logeant chez ses parents pendant quelques jours, retrouve sa chambre, encore garnie d'une foule d'objets rescapés de sa jeunesse. En même temps qu'il revit son adolescence sont tournées les pages de l'histoire récente du Royaume-Uni, entre swingin' London et ère post-thatchérienne. Côté vie privée, la sienne flotte : divorcé de Sandra, on apprend "en passant" qu'il a entretenu une brève liaison avec Annie Cabbot. Pendant son séjour à Peterborough, il rencontre l'inspecteur Michelle Hart, chargée de l'affaire Marshal.
Cet été qui n'en finit pas peut se lire comme  le premier terme d'un diptyque que l'on verra se compléter avec Étrange affaire...

NB - Le roman a paru en grand format chez Albin Michel en  mars 2004.

Citation

Le Poète se fait voyant par un long, immense, et raisonné dérèglement de tous les sens. (Rimbaud - en français dans le texte)

Rédacteur: Isabelle Roche mardi 02 juillet 2013
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