L'Espion qui venait du froid

L'amour est une comédie aux couleurs tragiques. Quand il nous laisse sur le côté, que l'autre part, ferme la porte et ne revient pas, la brûlure reste là, comme la braise endormie, prête à flamber au premier courant d'air parfumé. On ne cesse jamais d'aimer. Jamais.
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jeudi 28 mars

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Roman - Espionnage

L'Espion qui venait du froid

Politique MAJ mardi 12 novembre 2013

Note accordée au livre: 6 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,7 €

John Le Carré
The Spy Who Came in From the Cold - 1963
Traduit de l'anglais par Henri Robillot, Marcel Duhamel
Paris : Folio, septembre 2013
328 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-07-041037-8
Coll. "Policier", 587

L'espion est un plat qui se mange très froid

La Guerre froide bat son plein. L'Est contre l'Ouest. L'Allemagne est divisée, et en son sein s'est érigé un mur. Leamas et Mundt se livrent un combat impitoyable : réseau d'espion contre réseau d'espion. Mais l'Allemand est fort, très fort Roman de la guerre froide, L'Espion qui venait du froid porte un regard sans merci sur une période où chacun des camps se livre une partie d'échecs impitoyable. John Le Carré, dans un livre qui est désormais LE classique du genre, décrit minutieusement le lent processus de la lutte des espions, des contre-espions et des fameux agents doubles. Tout débute par l'attente de Leamas, du côté occidental du mur de Berlin, du dernier espion de son réseau démonté pièce à pièce par Mundt. Il assiste impuissant à sa mort alors qu'il était à quelques mètres de la liberté. Leamas retourne en Grande-Bretagne. Là, il effectue une transformation calculée, qui fera qu'il sera contacté par des agents communistes, et qu'il deviendra le cheval de Troie dans l'organisation d'un Mundt, qui doit être décrédibilisé par ses supérieurs et, donc, exécuté. Mais Leamas ne se doute pas que dans ce terrible jeu d'échecs, il n'est qu'un pion parmi les autres dont la vocation est d'être sacrifié pour protéger la reine. John Le Carré, d'une écriture magistrale retrace l'atmosphère oppressante et angoissante de cette époque de la Guerre froide. Il réussit le tour de force de commettre un roman qui observe ce qui est vraiment un jeu, une murder party, en ne prenant absolument pas partie mais en mettant tous les pions dans le même sac. Les différents joueurs, ici l'Est et l'Ouest rivalisent d'effets retorses, de machiavélismes et surtout n'hésitent pas à donner leurs propres agents sans aucun état d'âme. Et c'est ici que John Le Carré montre les limites de ce jeu avec Leamas, sûr d'être le combattant du Bien contre le Mal au début du roman et qui, peu à peu, prend conscience qu'il est le combattant d'un Mal contre un Mal. Leamas, sûr de lui, prêt à se sacrifier, et qui peu à peu prends conscience de ce qui se joue. De ce qui se trame. Et qui voit ses idéaux s'écrouler, comme le château de cartes que chacun des deux camps tente de dresser sur une table en plein vent. L'Espion qui venait du froid est le roman d'espionnage par excellence d'après la Seconde Guerre mondiale, de la lutte du cynisme contre les illusions.

Citation

Lénine lui-même préconisait les alliances temporaires ! Pour quoi prends-tu les espions ? Pour des prêtres, des saints, des martyrs ? Non ! C'est un minable défilé d'imbéciles vaniteux, de traîtres aussi, oui ; de pédés, de sadiques, d'ivrognes, de types qui s'amusent à jouer aux cow-boys et aux Indiens pour mettre un peu de sel dans leur triste existence.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 29 août 2010
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