L'Année du teckel

En tant qu'État autonome, le Vatican est constitué d'un territoire, d'un peuple et d'un gouvernement. Ses citoyens sont ecclésiastiques ou laïcs selon qu'ils ont ou non prononcé les vœux. Certains habitent à l'intérieur des murs, d'autres en dehors, en territoire italien, et font la navette pour venir travailler, par exemple dans l'un des nombreux bureaux et ministères, en franchissant l'une des cinq 'portes' d'accès.
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Contenu

Roman - Noir

L'Année du teckel

Humoristique - Social - Presse MAJ lundi 05 mai 2025

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Pierre Mikaïloff
Paris : Héliopoles, avril 2025
206 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-37985-111-7
Coll. "Littérature"

Teckel est pris...

Félix Grossmann est un journaliste, plutôt du genre à écrire pour la press people. Il doit d'ailleurs se rendre chez un paparazzi qui dispose d'un stock important de photos dans lesquelles il va puiser pour illustrer son article en cours. Mais quand il arrive pour ce qu'il croit n'être qu'une formalité, il se trouve coincé dans une aventure qui va déraper de Charybde en Scylla. Tout d'abord, l'ami en question est en train de se séparer de sa femme et est très énervé car cette dernière accueille déjà son amant chez eux. Il essaie de temporiser, mais Enguerrand, un autre ami, débarque. Celui-ci est encore plus mal barré et se promène avec son teckel, nommé Hindenburg (c'est vrai qu'un teckel a la forme d'un Zeppelin, en plus petit généralement). Enguerrand est pour l'instant à la rue et sans un sou. Il va s'incruster auprès de Félix et le suivre comme une ombre. Lorsque le chien provoque un accident de circulation, c'est Félix qui se trouve accusé d'en être responsable. Il veut se cacher mais son déguisement est si étrange qu'il est pris pour un dangereux terroriste. Et ce n'est que le début.

L'intrigue concoctée par Pierre Mikaïloff est fine (ce qui ne veut pas dire qu'elle est légère). À partir d'un élément simple, comme dans les meilleures courts-métrages burlesques des débuts, tout dérape, tout s'envenime, tout prend des proportions de plus en plus cauchemardesques (pour le personnage) et croquignolesques (pour le lecteur). Pierre Mikaïloff fonctionne avec un humour pince-sans-rire (on pensera en particulier à un policier qui passe en quelques minutes d'une promotion inattendue à une disgrâce totale), esquisse des personnages en quelques lignes (on notera par exemple une voisine délatrice décrite en quelques mots), en développe d'autres avec finesse et un sens du détail poussé dans ses retranchements (l'épouse qui hésite entre son mari et son amant, dans des virevoltes par petites touches drolatiques), pour créer un roman qui s'apparente au noir comme dans Noblesse oblige ou Un poisson nommé Wanda, par la grâce et la légèreté - on voit bien que l'auteur a écrit sur Gainsbourg, Darc, Birkin ou Bashung, de grands équilibristes entre nonchalance et profondeur, entre densité et autodérision. Une bouffée d'air pur dans un monde de brutes tout à fait bienvenue.

Citation

Jugeant qu'il était peut-être malheureux en dépit de ses simagrées, je me composai une expression compatissante signifiant que la vie ne s'arrêtait pas là, qu'il rebondirait, ferait d'autres rencontres, qu'après tout il n'était ni si vieux ni si moche. Mais pas compatissant au point qu'il ne comprenne pas que l'énoncé de ses problèmes commençait sérieusement à me gonfler et que j'étais venu pour récupérer des photos prises au Palace en 1980.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 05 mai 2025
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