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Inédit
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Une île aux tendances meurtrières
Alderney... Petite île anglo-normande loin de tout et surtout des souvenirs récents d'Iris Doyle, quarante-deux ans, en instance de beaucoup de choses. C'est ici qu'elle a débusqué un travail dans une agence immobilière tenue par une vieille personne près de ses sous. Elle espère y trouver une certaine sérénité. Le salaire n'est pas très élevé, mais elle sera logée gratuitement. Quand elle découvre son habitation à la limite extrême de l'insalubrité, au fin fond du fond de l'île, le désespoir la guette. Surtout qu'il pleut à verse. Mais le pire est à venir, et il va venir par vagues successives. Tout d'abord, des voitures circulent la première nuit avant de rebrousser chemin. Puis son voisin a disparu. Puis son père à elle réapparait pour s'incruster. Puis c'est au tour de son ex de faire une petite visite de courtoisie. Il ne manque plus au tableau qu'un meurtre. Ce sera dans une maison qu'elle doit faire rénover. À peine arrivée depuis une semaine, qu'Iris Doyle connait déjà par cœur les inflexions des sourcils d'un gendarme pas très facile. Il manque aussi un nouveau corps, celui du voisin disparu, pour que le séjour longue durée menace de se transformer en perpétuité. Heureusement pour elle, Iris Doyle sait se faire des amies. Heureusement ? Rien n'est moins sûr...
Béatrice Nicodème est peut-être la plus British des auteures des romans policiers françaises. Amatrice des whodunit et des cosy crimes, holmésienne convaincue (il suffit de lire ses romans jeunesse avec Wiggins en détective chevronné), elle nous pond ici avec un brin de malice une jolie intrigue à la fois mystérieuse et pas trop sanglante (avec une fin qui traîne quand même un peu en longueur à cause de rebondissements imprévisibles). Son personnage d'Iris Doyle (comme Arthur Conan) attire les sympathies. Iris Doyle a une certaine étoffe. Ce n'est pas une femme détruite, mais une personne volontaire qui gère sa vie malgré la petite voix intérieure qui tend à la rabaisser (elle appelle cette voix La Vipère). Elle conserve un petit secret dans sa poche baptisé Sophie. Elle a de la ressource et compte bien améliorer ses fins de mois avec ses talents d'astrologue, ce qui prouve un peu sa naïveté (l'île d'Alderney n'offrant pas une clientèle infinie). Dans ce premier volet amené à en appeler d'autres, on fait connaissance avec son père et ses goûts musicaux (très peu ceux d'arnaqueur qui l'ont amené en prison). Surtout, on croise une galerie de personnages qui sont tous puisés dans les univers des meilleures reines du crime (et on a même avec une tentative d'accident en haut d'un escalier un hommage à Agatha Christie). Dans cet entrelacs de romans qui baignent à toutes les sauces cosy, Une mort qui tombe à pic se démarque par son écriture, son style, ses intrigues doucement amenées et toute cette culture du genre disséminées. Une lecture qui fait du bien !
Citation
Fais gaffe, Iris, tu ne connais pas ce type. Tu as assez de problèmes avec Gotobed, tu n'as pas besoin d'un autre mec à gérer. Si tu es en manque de compagnie, adopte un furet ou une grenouille.

