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Dernier meurtre au bout du monde


Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Cindy Colin-Kapen
Paris : Sonatine, octobre 2024
440 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-38399-170-0
Clap de fin
Sur la terre, dans un futur plus ou moins lointain. Un mystérieux brouillard a envahi la planète et tué toute forme de vie humaine ou animale (seuls les moustiques semblent survivre). Niema est l'une des grandes scientifiques du monde d'avant, qui a réussi à acheter une île avec l'argent de ses inventions et de ses prix Nobel et à l'équiper d'appareils qui repoussent le brouillard. Elle a ainsi reconstitué, avec une grosse centaine d'habitants qui travaillent les champs, une microsociété dont elle est la chef. Elle peut provoquer le soir leur endormissement. Seule parmi les habitants, Emory est une poseuse de questions qui cherche à toujours tout savoir. Tout a l'air de s'écouler tranquillement dans cette sorte d'utopie. Mais un jour, Niema est découverte morte dans l'incendie de sa maison. Qui plus est, Emory découvre vite que l'incendie a servi à masquer une mort plus violente : quelqu'un (mais qui ?) a pu tuer leur bienfaitrice mais, qui plus est, cette mort a déclenché un compte à rebours inexorable. Tant que le nom du coupable ne sera pas prononcé, les machines qui empêchent le brouillard d'avancer seront éteintes. Il faut rapidement trouver la solution avant que tout le monde ne meurt. Mais l'enquête d'Emory va aussi faire surgir d'autres vérités angoissantes pour les habitants en révélant les mensonges de cette île paradisiaque.
Après L'Étrange traverse du Saardam, un histoire qui se situait dans le passé colonial, le nouveau roman de Stuart Turton s'essaie à la prospective avec ce futur où juste une poignée d'humains a survécu à une fin du monde. Afin de présenter les faits, l'auteur prend son temps pour planter son décor, un décor qui s'avèrera un peu biaisé par des révélations successives. L'enquête piétine un peu, entre ses rebondissements et la réalité de l'île. Il faut donc apprécier que l'intrigue prenne son temps, que le côté bon enfant des habitants allonge un peu la sauce et que le suspense naisse surtout du compte à rebours de cette disparition des derniers vestiges de l'humanité égrené au fil des chapitres du roman. Récit qui oscille entre un côté science-fictif qui n'enthousiasmera pas forcément les amateurs de S.-F. et une intrigue policière qui reste légère et sert principalement à détailler la dystopie qui se cache derrière l'utopie annoncée, Dernier meurtre au bout du monde séduira plus les amateurs de littérature générale qui y trouveront un bon livre que les lecteurs férus d'un genre particulier qui resteront un peu sur leur faim.
Citation
Il est impatient d'y remédier. Il va démanteler tous les mensonges sur lesquels cet endroit a été bâti, pilier par pilier, ancien par ancien. Hephaestus sera le prochain à mourir. Puis Théa. Il ne laissera pas cette servitude aveugle se poursuivre plus longtemps que nécessaire.

