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Grand format
Inédit
Tout public
320 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-265-09376-8
Coll. "Thriller"
Vertige de la haine
"Un homme se réveille au fond d'un gouffre, au cœur d'un environnement hostile, deux inconnus et son fidèle chien comme seuls compagnons d'infortune. Il est enchaîné au poignet, l'un des deux hommes à la cheville et le troisième est libre, mais sa tête est recouverte d'un masque effroyable, qui explosera s'il s'éloigne des deux autres. Qui les a emmenés là ? Pourquoi ? Bientôt, une autre question s'imposera, impérieuse : jusqu'où faut-il aller pour survivre ?"
Voilà un roman rafraîchissant de Franck Thilliez. Et pas seulement parce que l'action se déroule dans un glacier.
Rafraîchissant parce que, écrit avant Le Syndrome [E] et Gattaca, il est moins long que ses deux premiers au Fleuve noir, plus alerte, plus rythmé et, disons-le carrément, moins lourd. Moins de documentation scientifique à régurgiter, style plus alerte, chapitres plus courts et mieux calibrés. Bref, bien plus efficace. Si l'auteur pouvait retrouver à l'avenir cette folie et cette fluidité qu'il avait perdues en arrivant chez Univers Poche, ça ne serait pas plus mal.
Pour autant, rien d'original non plus dans le thème. Le bon vieux huis-clos, avec tensions, affrontements, réconciliations éphémères et révélations terrifiantes. Trois hommes enfermés sans qu'ils sachent pourquoi, et l'on attend, au fil des chapitres, de savoir quels sont les liens entre eux, et lequel va craquer en premier. Vont-ils s'entraider ou s'entretuer ? L'enfer, c'est les autres. Du Sartre à la mode Stephen King. Petite originalité, la narration est à la première personne, racontée par l'un des trois hommes. La suspicion est donc de mise à chacune de ses paroles.
L'influence cinématographique est toujours aussi présente dans l'œuvre de Franck Thilliez. Les emprunts sont nombreux, revendiqués et bien restitués. Passé le début in medias res un peu déstabilisant, on se laisse entraîner dans cette glissade vers la folie avec plaisir. Sans surprises, ni bonnes ni mauvaises. Efficace, quoi.
Ah ! Une vraie critique, tout de même : à quoi bon avoir placé ces exergues interminables au début de chaque chapitre ? Ne nous dites pas que c'est pour justifier le prix du bouquin, tout de même ?... En tout cas, ça casse l'homogénéité du livre et ralentit le rythme de l'intrigue. À moins de les passer, ce que tout lecteur sensé fera rapidement.
Nominations :
Prix du Meilleur polar francophone 2012
Citation
La mort, c'est mon affaire. Alors à partir de maintenant, ce cadavre, personne n'y touche, sauf moi. On va dire qu'il m'appartient.