L'Affaire du chien des Baskerville

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Essai - Policier

L'Affaire du chien des Baskerville

Enquête littéraire MAJ mardi 25 novembre 2008

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Public connaisseur

Prix: 14,5 €

Pierre Bayard
Paris : Minuit, janvier 2008
166 p. ; 22 x 13.5 cm
ISBN 978-2-7073-2021-6
Coll. "Paradoxe"

Chronique

Pierre Bayard conclut ici sa trilogie anglaise en revisitant le roman de sir Arthur Conan Doyle, Le Chien des Baskerville. Inaugurée par Qui a tué Roger Ackroyd ? (d'après Le Meurtre de Roger Ackroyd, d'Agatha Christie) et Enquête sur Hamlet (d'après Hamlet de William Shakespeare - sic !), cette trilogie met en avant le conflit qui oppose les personnages de fiction à leurs créateurs.
Quand il écrit Le Chien des Baskerville, sir Arthur Conan Doyle est confronté à la colère de ses lecteurs qui n'ont pas supporté qu'il tue Sherlock Holmes dans les gouffres du Reichenbach dans la nouvelle Le Dernier Problème. Pierre Bayard mène avec rigueur son enquête littéraire pour démontrer à quel point le détective s'est (in)volontairement fourvoyé dans un roman dont il ne voulait pas être le héros. S'il est évident que Conan Doyle s'est reposé sur les talents de Holmes pour négliger des indices et des traces flagrantes, la thèse de Pierre Bayard, qui s'appuie sur le fait que les personnages de fiction ont une âme bien à eux et qu'ils échappent partiellement à leur créateur, souffre d'une lecture a posteriori. Cependant elle a l'avantage de souligner la suffisance de Holmes et ses négligences.
Les Holmésiens convaincus crieront au scandale mais la lecture jubilatoire de cet essai, qui remet en cause la conclusion d'un des plus grands romans policiers, sèmera le doute.
Pierre Bayard, inventeur génial de la critique policière, conduit par l'absurde une enquête qui le mène à proposer son coupable, Béryl, la sœur du coupable désigné par Holmes, tout en innocentant un chien et un collectionneur injustement disparu dans les marais de Dartmoor. Qu'importe qu'il ait raison ou non, le plaisir de lecture est là et le puzzle du Chien des Baskerville propose un nouveau motif qui laisse béat et interrogatif. C'est là qu'est caché le talent de Pierre Bayard.

Citation

Le second élément d'ouverture de la méthode Holmes tient à la confusion subtilement entretenue entre la loi scientifique et la généralité statistique.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 09 octobre 2008
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