Une histoire d'amour radioactive

Nous rêvons de meurtres plus humains.
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jeudi 28 mars

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Roman - Policier

Une histoire d'amour radioactive

Médical - Procédure MAJ vendredi 23 avril 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14,5 €

Antoine Chainas
Paris : Gallimard, avril 2010
276 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-012841-9
Coll. "Série noire"

Actualités

  • 17/01 Édition: Parutions de la semaine - 17 janvier
  • 17/05 Site Internet: Notes noires en d'autres médias
    Info polar
    Dans son émission dominicale du 15 mai, Sophie Loubière survole le catalogue d'une collection dont elle dit le plus grand bien, "Belfond noir", louant notamment la richesse de sa palette allant du thriller horrifique au roman noir intimiste. Ce catalogue a aussi pour attrait d'avoir, aux côtés de grandes stars comme Harlan Coben ou Tom Rob Smith, des "primo-romanciers" prometteurs et des auteurs qui, pour être aguerris en leur pays d'origine, n'ont pas encore été beaucoup traduits en France. Sophie Loubière a tout particulièrement aimé le dernier roman de Neil Cross L’Homme qui rêvait d’enterrer son passé et, aux noms qu'elle cite, on ajoutera par exemple Robert Crais et Colin Harrison. Découvrez ici le catalogue "Belfond noir".
    Cercle polar 46 - site de Télérama
    Michel Abescat et Christine Ferniot défendent deux polars français. L'échange entre les deux duettistes commence avec Une histoire d'amour radioactive d'Antoine Chainas (Gallimard coll. "Série noire"). L'un et l'autre s'accordent à reconnaître la violence, la dureté de l'univers développé par Antoine Chainas, dans un roman à l'ambiance putride et glauque, à laquelle s'accorde un verbe très cru. C'est "une lecture d'épouvante", conclut Christine Ferniot...
    Le roman d'Alexandra Schwartzbrod Adieu Jérusalem, paru chez Stock, bien que très différent - il relève de la politique fiction et se situe en 2017 ; l'on y retrouve tous les acteurs du conflit israélo-palestinien sur fond de contamination bactériologique - n'en est pas moins terrifiant. "C'est l'histoire du chaos, une histoire qui est à peine de la fiction", dit Christine Ferniot. Mais Alexandra Schwartzbrod, journaliste à Libération qui a été correspondante du journal à Jérusalem pendant la dernière Intifada, "écrit en romancière et non en journaliste, de façon extrêmement sensuelle", commente Michel Abescat, notamment à propos des descriptions de Jérusalem. Pour écouter cette chronique, cliquez ici.

    S'il nous est impossible d'être exhaustifs et de signaler toutes les pages noires web et/ou papier, nous complèterons cette dépêche en mentionnant l'hommage que Didier van Cauwelaert rend à Frédéric Dard à l'occasion du 10e anniversaire de sa mort sur le site du Figaro rubrique "culture - Livres" - à lire ici.
    Liens : Colin Harrison |Sophie Loubière |Antoine Chainas |Frédéric Dard |Robert Crais

  • 23/04 Édition: Parutions de la semaine - 23 avril

Une rapide variation dégradante

Javier est le supérieur hiérarchique de Plancher. Ensemble, ils font un duo de flics étonnants. Le premier a presque le double de l'âge du second. Ils sont amants dans la vie et subissent de plein fouet la passion qui les transperce. D'ailleurs, ça ne fait pas longtemps qu'ils se connaissent. DRH, lui, est un modèle de régularité, d'ordre et de raison. S'il ne respirait pas, ça n'étonnerait personne. Réglé comme une horloge, il arrive en avance à son travail, repart en retard, lis le même post-it sur son frigo, mange seul, et fait l'amour une fois par semaine à la mère de son fils qu'il ne connaît au final pas. C'est le moment que choisit Veronika pour croiser sa route à un passage piéton. DRH l'observe. Il pense à elle. A même envie de la recroiser. La recroise. Arrive en retard pour la première fois à son travail.
Veronika est une artiste qui photographie des hommes pas si loin que ça de la phase terminale de leur maladie. D'ailleurs, une fois atteint la phase terminée, Veronika s'intéresse à d'autres phases terminales. Et ainsi de suite. Toujours la même chose. Ceux qui croisent sa route finissent par quitter l'hôpital sans laisser d'adresse. Javier et Plancher tiennent, ils en sont sûrs, une tueuse en série. Une maniaque obsédée du genre à briller la nuit. D'ailleurs, il y a des endroits qui sont tellement radioactifs que si on demande, ils n'existent pas. Ce qui est étrange en revanche, c'est que l'état de Plancher se détériore à vitesse grand V. C'est bien simple : c'est comme si on lui avait mis le pied au Plancher sauf qu'il ne le prend plus sauf une fois justement dans une scène puissamment évocatrice d'Antoine Chainas qui signe à ce moment un des plus beaux passages érotiques de la littérature noire.
Antoine Chainas alterne deux histoires qui se croisent, se complètent ou se répètent en courts chapitres. Notre cœur s'emballe à mesure que lui, Antoine Chainas, développe son intrigue et nous emmène dans une histoire noire et glauque, mélange de présent et d'anticipation, qui fait que l'on ne comprend pas toujours, mais qui subjugue en variant les styles et les approches. Comme si tout cela n'était qu'une longue et rapide variation dégradante. Il y a quelque chose d'impalpable dans ce roman, un truc qui titille l'échine. On en ressort avec l'intime conviction qu'Antoine Chainas est vraiment un grand bonhomme.

Nominations :
Trophée 813 du roman francophone 2010
Grand prix de la littérature policière - roman français 2010

Citation

La madeleine de Proust, ça marche dans les bouquins, pas dans la vraie vie d'un DRH moderne.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 23 avril 2010
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