Noir Océan

Vous avez lâché la bride à votre imagination. L'imagination est une qualité lorsqu'elle sert, mais un défaut si elle commande. Plus l'explication est simple, plus elle est probable.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Thriller

Noir Océan

Psychologique - Énigme MAJ lundi 03 mai 2010

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Stefán Máni
SKIPIÐ - 2006
Traduit de l'islandais par Éric Boury
Paris : Gallimard, janvier 2010
474 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-012833-4
Coll. "Série noire"

Actualités

  • 16/03 Édition: Parutions de la semaine - 16 mars
    Une semaine placée sous le signe de la seconde chance avec les publications au format poche des romans en "Folio policier" de D.O.A. (Le Serpent aux mille coupures et surtout du nouvellement regretté William Gay (La Mort au crépuscule). Toujours en poche, à signaler, le dernier roman de l'Argentin Ernesto Mallo, Voyou argentin, où le retour de Lascalo. Stéfan Máni revient avec Noir karma à la "Série noire" pour un roman que l'on espère plus abouti que le précédent (qui ressort en poche, et qui avait ouvert quelques voies sans prendre la peine de les refermer). Le livre de la semaine, à notre humble avis subjectif (vu que nous n'avons pas lu tous les ouvrages listés), est à piocher du côté de chez Viviane Hamy, avec Karim Miské, un nouveau venu, qui signe un prometteur Arab jazz. Aurélien Molas signe peut-être le roman de la confirmation, du moins celui que l'on attend au tournant. Marie Vindy débarque dans la collection "Fayard noir". Et les éditions de Minuit nous proposent une œuvre commise par... Alain Robbe-Grillet !
    Pour le reste, faites votre choix :

    Grand format :
    Qui veut encore tuer le Christ ?, de Gilbert Abas (Tatamis)
    Le Sang de la vigne. On achève bien les tonneaux, de Jean-Pierre Alaux & Noël Balen (Fayard)
    Départ de feu, de Alex Berenson (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Meurtre sur la côte ouest, de Sandy Cook (ESI)
    Et pourtant j'étais mort, de Xavier Couture (Le Masque, "Grands formats")
    Le Saboteur, de Clive Cussler & Justin Scott (Grasset)
    Joyeux Noël Constantin !, de Gilles Del Pappas (Après la lune)
    L'Enfer commence maintenant, de Karin Fossum (Le Seuil, "Policiers")
    La Mort au crépuscule, de William Gay (Folio, "Policier")
    Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes")
    Double meurtre à Borodi Lane, de Jonathan Kellerman (Le Seuil, "Policiers")
    Un thé chez Confucius, de Frédéric Lenormand (Philippe Picquier)
    L'Intrus, de David L. Lindsey (Gallimard, "Série noire")
    Noir karma, de Stefan Mani (Gallimard, "Série noire")
    Ordures connection, de P. J. Martin (L'Écailler, "Pulp")
    Les Fantômes du delta, d'Aurélien Molas (Albin Michel, "Romans français")
    Givre noir, de Pierre Pelot (La Branche, "Vendredi 13")
    Movida kamikaze, d'Adrien Petrache (LC éditions du Nouveau livre, "Collection suspense noir")
    Wonderland, de Gilda Piersanti (Le Passage, "Ligne noire")
    Le Roi lézard, de Dominique Sylvain (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes")
    The Doors : 21 nouvelles aux portes du noir, sous la dir. de Jean-Noël Levavasseur (Buchet Chastel, "Littérature française")
    Une femme seule, de Marie Vindy (Fayard, "Noir")

    Poche :
    Demasiado corazon, de Pino Cacucci (Bourgois)
    Jeux de pouvoir, de John Connor (Le Masque, "Masque jaune")
    Le Serpent aux mille coupures, de D.O.A. (Folio, "Policier")
    Le Cercle Octobre, de Robert Littell (Pointdeux)
    Voyou argentin, de Ernesto Mallo (Rivages, "Noir")
    Noir océan, de Stefan Mani (Folio, "Policier")
    Les Gommes, d'Alain Robbe-Grillet (Minuit, "Double")
    Les Anges s'habillent en caillera, de Rachid Santaki (Points, "Roman noir")
    Mesquite Road, de Gabriel Trujillo Muñoz (Folio, "Policier")
    Le Huitième péché, de Philipp Vandenberg (City, "Poche thriller")

    Grands caractères :
    Les Neuf dragons. 1, de Michael Connelly (La Loupe)
    Les Neuf dragons. 2, de Michael Connelly (La Loupe)
    Un safari tout confort, d'Alexander McCall Smith (La Loupe, "Détective")
    Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Loupe, "Roman")
    Liens : Les Neuf dragons |Le Serpent aux mille coupures |La Mort au crépuscule |Arab jazz |Double meurtre à Borodi Lane |On achève bien les tonneaux |Jeux de pouvoir |Jean-Pierre Alaux |Alex Berenson |Michael Connelly |John Connor |Clive Cussler |Gilles Del Pappas | D.O.A. |William Gay |Jonathan Kellerman |Frédéric Lenormand |Robert Littell |Ernesto Mallo |Stefán Máni |Alexander McCall Smith |Aurélien Molas |Pierre Pelot |Gilda Piersanti |Jean-Bernard Pouy |Dominique Sylvain |Jean-Noël Levavasseur |Gabriel Trujillo Muñoz |Marie Vindy |Karim Miské |Rachid Santaki

Et vogue la galère !

Le roman débute par la description du Per, une épave échouée, et donc dès le départ on sait que ce bateau n'atteindra jamais le Surinam. Puis s'ensuivent des scènes courtes, campant une série de personnages et d'événements plus ou moins inquiétants. Un coup de fil interrompt le dîner d'un matelot ; une femme monte précipitamment dans sa voiture avec sa petite fille ; un coup de feu éclate dans la nuit ; un poivrot accoudé à un bar lance des incantations morbides ; cinq hommes boivent de la bière à une table en complotant une mutinerie ; un homme, couvert de sang, uniquement vêtu d'un slip répond après que la sonnerie du téléphone a brisé le silence... La tension monte jusqu'à l'embarquement des neuf passagers à bord du Per.
Puis commence la traversée vers le Surinam et la tension redescend au fil des pages pour laisser la place à une interrogation teintée d'ironie et d'ennui. En effet, que fait l'auteur de ses intrigues si bien tissées au départ qu'on ne peut s'empêcher de penser à Raymond Carver ou à Short Cuts l'adaptation au cinéma de Robert Altman ? Toutes les pistes prometteuses lancées au début ne seront plus évoquées et ne débouchent sur rien. Stefán Máni a campé des situations et des personnages et les oublie en route. Il finit même par envoyer ses intrigues à cinq mille mètres de fond avec une attaque de pirates peu convaincante.
L'écriture aussi laisse le lecteur perplexe. Les considérations philosophiques du Soutier sur L'Être et le Néant, entre deux joints d'herbe ; la pensée de Sæli quand il regarde la fusée de détresse exploser dans le ciel et se dit qu'il n'a jamais rien vu d'aussi beau que cette étincelle rouge dans le ciel - "enfin presque. Il n'y rien de plus beau qu'un enfant qui vient de naître, un enfant qui est le vôtre, cela va sans dire" - sont autant d'arêtes qui restent en travers de la gorge. Le roman se termine et les questions affluent : Qu'a bien pu devenir la valise rouge et quel peut bien être son contenu ? Qu'est devenu le beau-frère de Jónas ? Et la femme du commandant prendra-t-elle l'avion pour le Surinam ?
C'est dommage de commencer si bien et de finir en queue de poisson !


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°40 |La Tête en noir n°144

Nominations :
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2010
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2010

Citation

Il y a des hommes à bord qui se baladent avec des fusils démontés à la faveur de la nuit pendant que d'autres s'abrutissent à fumer du cannabis et racontent des histoires à dormir debout sur les dieux antiques et le destin de l'humanité.

Rédacteur: Axelle Simon vendredi 19 octobre 2012
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