Les Mares-Noires

Je crois que l'inspiration divine est à l'œuvre dans la Bible et le Coran. Je crois aussi que ces livres sacrés furent écrits au fil de l'histoire par des auteurs s'inspirant aussi bien de Dieu que de textes antérieurs. Je ne remets pas en cause la foi des gens, ni les effets bénéfiques qu'elle peut avoir. Je remets en cause la portée maléfique d'une instrumentalisation politique.
Philip Le Roy - La Porte du messie
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

Les Mares-Noires

Social - Disparition - Faits divers MAJ lundi 19 décembre 2022

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Jonathan Gaudet
Paris : Belfond, octobre 2022
174 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-9747-5
Coll. "Noir"

La mystérieuse affaire du style

Aux Mares-Noires, cette longue plaine alluviale au cœur du Québec scindée en deux par une autoroute, il ne se passe jamais rien... Mais on y trouve aussi une centrale nucléaire installée non loin d'un village. Souvent vue comme une bombe à retardement par les riverains pendant et après la grande peur de l'atome des années 1960, elle a fini par faire partie du paysage. Sauf le jour où des détonations y retentissent, suivies d'un début d'incendie. Pour Catherine Bonaventure, c'est la catastrophe : sept hommes restent prisonniers de la zone en flammes, dont David, son mari. Treize ans plus tard, celle qui n'était qu'un bébé lors de l'accident est devenue une ado rebelle qui cohabite mal avec sa mère, laquelle n'est pas arrivée à refaire sa vie. Mais David est-il bien mort ?

Il est toujours risqué de donner une fausse étiquette à un livre ou à tout autre "produit". Car ce roman d'un auteur québécois (ce qui manque sérieusement dans le PÉF à part bien sûr Patrick Senécal, dont on sait tout le bien que nous pensons) n'est pas un polar et n'est pas plus un roman noir, même selon les définitions les plus lâches que l'on peut lui donner. Ce qui ne veut pas dire qu'il est mauvais, loin de là : lent, contemplatif comme peuvent l'être certaines intrigues de Pierre Pelot, on peut reprocher qu'il ne s'y passe pas grand-chose, mais il est net que l'auteur, Jonathan Gaudet, s'intéresse moins à l'intrigue qu'à l'écriture. Avec ces lentes approches qui évoquent des mouvements de caméras, on pourrait aussi lui reprocher de tomber dans le syndrome du scénario prémâché s'il n'y avait justement ce style qui rend parfaitement les ambiances lourdes de cette nature pesante (encore un point en commun avec Pierre Pelot) et du destin des hommes, s'arrêtant parfois juste avant de tomber dans le surécrit. On se demande ce qui a poussé les éditions Belfond à le mettre dans leur collection noire (qui édite Harlan Coben et quelques autres fleurons du thriller industriel) alors qu'il s'agit indéniablement de littérature blanche. De la bonne blanche, à lire donc, mais en connaissance de cause...

Citation

Un hurlement éclate dans la noirceur de l'abîme où elle s'engouffre. Sa folie la tient sous sa nageoire, près de son cœur palpitant et moite. Le cri de la femme se répercute en un douloureux écho qui lui rappelle la disparition des êtres chers qui quittent votre vie comme des fantômes.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 19 décembre 2022
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page