Enfers

Son regard plein d'effroi courut jusqu'à maman qui ne bougeait pas, allongée là, dans la piscine, alors que le feu dévorant rampait sur elle.
Carlene Thompson - Ceux qui se cachent
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 25 avril

Contenu

Roman - Policier

Enfers

Tueur en série - Enquête littéraire - Procédure MAJ vendredi 19 août 2022

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,95 €

Ismaël Lemonnier
Paris : Hugo Roman, juillet 2022
376 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7556-9731-5
Coll. "Hugo thriller"

Cata-crimes

Des cataphiles, ces explorateurs des catacombes parisiennes, ont une mauvaise surprise en tombant sur un cadavre décapité et affublé d'une tête de taureau. Comment a été descendu cet appareillage macabre dans les catacombes ? On se doit de rajouter que la victime est morte noyée et que la décapitation a été faite post-mortem. Le capitaine Lothar Kessel doit faire équipe avec un bleu, le jeune Clément Charrier, surdoué tendance autiste, qui va avoir bien du mal à trouver ses marques. D'autant que la découverte dans une cave d'immeuble de deux autres cadavres, un homme et une femme, qui ont connu un véritable supplice prouve qu'ils ont bien affaire à un tueur en série. Charrier déduit alors que les cercles tracés avec le sang des victimes évoquent L'Enfer de Dante, ce qui veut dire que l'assassin n'en a pas fini... L'affaire se complique lorsqu'il apparaît que l'épouse de la première victime semble plus libérée qu'éplorée. Plus étonnant encore, le tueur semble s'inspirer d'un plus qu'obscur roman, Sanglante comédie dont il reproduit les meurtres. L'auteur, signant du pseudonyme Alighieri, a fait des études de criminologie : ça ne peut donc être que lui... sauf qu'il a le meilleur des alibis car paralysé, il est cloué dans un fauteuil roulant. Alors qui ?

Pas de doutes, ce roman n'aura pas la palme de l'originalité : un tueur en série s'inspirant de l'enfer de Dante, un enquêteur à part, ça ne rappelle rien ? Avec en prime des crimes gratinés qui témoignent encore de la fusion entre littérature criminelle et d'horreur (même si les mutilations sont découvertes après les faits, selon un procédé rôdé entre autres par Maxime Chattam). Mais d'un thriller industriel, on n'attend pas l'originalité, plutôt l'efficacité, surtout que le lecteur n'est pas obligé d'avoir une connaissance encyclopédique du genre (le polar restant du roman populaire au sens noble.) Et celle-ci est là, sans aucun doute, avec une véritable faconde d'auteur populaire (toujours au sens noble). Enfers, d'Ismaël Lemonnier, n'est absolument pas putassier et à aucun moment il n'insulte l'intelligence du lecteur. Ce qui conduit même une figure imposée comme la course-poursuite derrière le tueur à devenir étrangement prenante, surtout qu'elle se termine sur une autre situation classique du roman populaire que l'on ne déflorera pas. L'aspect whodunit se base également sur un des classiques du genre, mais ici particulièrement bien employé. Face à un 666 de Jeremy Wulc, pour citer un autre roman récent au point de départ pas si différent, l'auteur l'emporte haut la main. On regrettera jusque un déluge de citations pop-culture qui finissent par devenir un peu indigeste, comme s'il fallait obligatoirement montrer ses crédits geek lorsque l'on n'a rien à prouver à personne... Comme la fin est entrouverte sur une suite, on attendra de voir ce qu'il en est !

Citation

L'odeur le dérangeait de plus en plus. Cette odeur d'abattoir et d'hôpital réunis. Une émanation qui s'apparentait à celle de la viande avariée en plein soleil. Un vieux relent âcre qui imprégnait les vêtements et qui s'insinuait dans chacun des pores de la peau. Mais le plus effroyable fut cette désagréable sensation de ressentir les coups de bistouri, de sentir les doigts du légiste fouiller ses organes comme si son corps était connecté avec celui de tous les êtres humains, comme si ce lien était inscrit dans ses gênes depuis toujours.

Rédacteur: Thomas Bauduret vendredi 19 août 2022
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page