Otis Lee Crenshaw contre la société

Le révérend Martin Luther King avait un rêve. Moi, au moins, j'avais l'Histoire.
James Sallis - Le Faucheux
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

Otis Lee Crenshaw contre la société

Humoristique - Social - Arnaque MAJ jeudi 04 février 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Richard Hall
Otis Lee Crenshaw - I Blame Society - 2004
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Thierry Beauchamp
Paris : Rivages, janvier 2010
384 p. ; 20 x 12 cm
ISBN 978-2-7436-2013-4
Coll. "Littérature étrangère. Série humoristique"

Le nouvel âge du Country…

Richard Hall est acteur, scénariste, comédien de ses propres one man shows. Vedette de la télévision anglaise, il a reçu un Emmy Award puis un Perrier Award pour son spectacle "Rich Hall is Otis Lee Crenshaw". Et voici que le spectacle est devenu un roman, et quel roman ! Celui d'un Otis Lee en crooner plus dérouillé que nature, le genre de bourbon-soaked-jailbird qui n'est pas sans rappeler son lointain cousin tchèque : ce brave soldat Chvéïk (Dobrý voják Švejk) de Jaroslav Hašek… Même déconfiture d'une humanité piteuse débarrassée de son surmoi – c'est trop cher pour qui n'a de toute façon pas les moyens d'exister à plus de 3 % dans l'Amérique truquée des wasp grandiloquents, comme l'affirme avec tellement d'à-propos Richard hall. Même logique furieuse, même innocence crasse noyée dans les vapeurs du bourbon. Une sagesse de paumé par-dessus tout cela, traînant un gros bourdon désopilant sur les routes du Tennessee, pour s'en prendre régulièrement aux Cours de Justice de l'État et les pousser à l'exaspération, avec ses syllogismes hallucinants. Flat-picker vigoureux, déployant assez de talent pour démarrer une fausse carrière de Country, Otis se rêve à Nashville quand il n'est qu'à Turney, locataire de la ferme pénitentiaire du Comté, à partager sa turne avec un violeur de mannequin de secourisme… Relâché, il vit de combines affligeantes, de larcins fantasques et dans l'attente de sa prochaine incarcération, épouse des femmes exclusivement prénommées Brenda. Redneck philosophe, c'est l'Amérique des petits blancs de Faulkner qui nous est offerte ici, celle des "péquenots" du Vieux Sud, que fait chavirer un John Deere vert (le fameux tracteur US), plutôt que n'importe quel bolide d'Indiana. Dans une version beaucoup plus picaresque, évidemment. Mais l'Amérique n'est-elle pas le pays des rêves ? Un vrai chef d'œuvre, pour le dire en un mot.

Citation

J'ai passé mon enfance à regarder mon père à travers des barreaux, d'abord ceux de mon berceau, ensuite ceux de la prison…

Rédacteur: Joël Jégouzo mardi 02 février 2010
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page