Un squelette dans le placard

Quand tu acceptes des faveurs de la part des yakuzas, tu ouvres une porte qu'il est très difficile de fermer.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Un squelette dans le placard

Huis-clos - Assassinat - Cosy crime MAJ jeudi 23 septembre 2021

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17,5 €

Lee Strauss
Murder At Hartigan House - 2017
Traduit de l'anglais (Canada) par Benoît Domis
Montesson : City, août 2021
282 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8246-1907-1

Y a un os

Originaire de Londres, Ginger Gold vit depuis vingt-deux ans à Boston, mais doit revenir dans la capitale anglaise, très exactement à Hartigan House, la résidence familiale du quartier de Kensington, pour régler la succession de son père. Or Pipps, le serviteur qu'elle connait depuis l'enfance, lui a envoyé sur son bateau un télégramme disant avoir fait une découverte "épouvantable" dans la maison. Alors qu'elle s'attend à des moisissures ou autre inconvénient, Pipps lui montre le cadavre momifié d'une jeune femme gardée dans une chambre fermée depuis dix ans ! Seul indice, la robe de luxe qu'elle porte sur le dos. Il y a dix ans, une réception à Hartigan house a été certainement celle qui scella le destin de la jeune femme. Assistant la police, Ginger Gold pense que reproduire cette soirée à l'identique avec les mêmes convives permettra de résoudre le mystère. Sauf qu'une fois de plus, un des participants n'y survivra pas...

On le sait, le roman à énigme, c'est vieux, fini, ringard, poussiéreux, bouh, relégué aux vieux "Masques jeunes" traduits à la tronçonneuse. Mais qu'on le rebaptise "cosy mysteries" (ou "cozy murder", ou un peu n'importe comment selon le degré de connaissance du globish de l'éditeur incriminé — on tremble à l'idée qu'ils redécouvrent le meurtre en chambre close, sans doute devenu closing roomed mystery...) et comme par miracle, le lecteur ouvre grand sa bourse, transi d'effroi à l'idée de ne pas être à la mode (du moins on le présume, les éditeurs ont beau trouver ça trop top-haïpe-swag, il reste à comprendre si les lecteurs acceptent de se voir refiler la même vieille soupe). Cela permet même d'amortir les vieilles séries prenant la poussière chez les agents. Et comme on est éditeur, autant commencer par le tome 2, dans lequel il est fait allusion à la première enquête de l'héroïne menée sur le bateau la menant en Angleterre. Une héroïne d'ailleurs particulièrement incolore, inodore et insipide, même selon les critères du genre. L'intrigue avance à la va-comme-je-te-pousse avec un maximum de dialogues-Ikéa et un style d'une pauvreté navrante (la traduction n'est nullement en compte, au contraire, elle arrondirait plutôt les angles), chaque personnage étant décrit de pied en cap à son entrée en scène comme dans un scénario, mais sans laisser plus d'impression au lecteur. Quant à la résolution, elle est à la fois très classique et se basant sur un élément caché au lecteur, retirant un des plaisirs du whodunit qui est de tenter de deviner le coupable avant le dénouement — et laisse encore pas mal de trous. Les véritables amateurs du genre se garderont pour un vieux Ellery Queen, John Dickson Carr ou Paul Halter, voire revenir à celle qui est à l'origine de tout, une certaine Agatha ChristieAgatha... À noter qu'il n'y a pas de "squelette" et qu'il n'est pas "dans un placard", mais si les éditeurs doivent s'abaisser à choisir des titres en rapport avec les livres qu'ils publient, où va t'on...

Citation

La bouche de Basil se contracta, alors qu'il étudiait cette image d'une beauté aux longs cheveux, nue jusqu'à la taille, un bras crémeux placé de manière à préserver la pudeur de la créature mythique.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 23 septembre 2021
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