L'Ami des ombres

Il en observa le contenu, abasourdi. Et le contenu l'observa à son tour. Du moins, l'œil humain, bleu avec un petit filet de chair attaché à l'arrière. Il y avait aussi une dent ensanglantée. Et une lettre.
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Roman - Thriller

L'Ami des ombres

Fantastique - Énigme - Rural MAJ jeudi 24 juin 2021

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Alex North
The Shadow Friend - 2020
Paris : Le Seuil, mars 2021
332 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-146701-7
Coll. "Cadre noir"

Terne cauchemar

Vingt-cinq ans après un meurtre sanglant commis par l'un de ses amis, Paul revient dans son village natal pour voir une dernière fois sa mère mourante. Coïncidence, un nouveau meurtre est alors découvert à Gritten. Alors que la police s'oriente vers la piste du crime occulte, Paul est persuadé de connaître le coupable : son vieil ami Charlie... Sauf que Charlie est mort... Aurait-il réussi à invoquer des forces maléfiques par le biais de ses rêves ?
Un an après le moyennement réussi L'Homme aux murmures, Alex North, nouveau pseudonyme de l'écrivain britannique Steve Mosby, auteur de thrillers respectables, revient avec un second volet des enquêtes d'Amanda Beck, même si le lien entre les deux romans se révèle ténu. On retrouve ainsi dans L'Ami des ombres des thèmes déjà exploités dans le premier opus (l'enfance, la folie...), mais également les mêmes tics et les mêmes facilités d'écriture. Hélas, si L'Homme aux murmures constituait un page turner efficace à défaut d'être original, à qui on parvenait à pardonner des coïncidences trop grosses pour être honnêtes, il n'en va pas de même pour L'Ami des ombres, qui bien qu'il ratisse large, ne parvient jamais à vraiment convaincre. Truffée là encore de hasards bien pratiques, l'intrigue de ce meurtre qui se répète à travers le temps est l'occasion de tisser deux lignes parallèles distinctes, où le crime initial commis par des adolescents (de loin la partie la plus intéressante du roman) sert d'ébauche à la situation actuelle. On pense évidemment à Ça, de Stephen King, vers lequel Alex North lorgne lourdement dans sa volonté d'introduire une dose de fantastique à travers les rêves, plus ou moins dirigés des personnages, à John Connolly aussi, mais avec largement moins de talent dans la mise en place d'ambiances supposément inquiétantes, mais tellement rebattues qu'elles n'apparaissent ici que comme des clichés faciles. Sans réel enjeu, le roman révèle vite sa mécanique et ses artifices, et on en est réduits à compter les étapes et les séquences obligées (amateurs de jeux à boire, il y a de quoi finir sérieusement chargés) en espérant (à tort) que la fin rattrape l'ensemble. Avec ses personnages invisibles, son style en berne, ses dialogues d'une banalité à pleurer, son ambiance de pseudo-horreur pour faire frissonner la ménagère, ses clichés à la pelle et sa résolution décevante, L'Ami des ombres vise clairement un lectorat adepte de romans faciles, "sombres mais pas noirs", qui ne perturbent pas le sommeil, n'interrogent pas le monde contemporain, et ne recèlent que du mystère en boîte... Pas de quoi en faire des cauchemars.

Citation

Notre bande des quatre se constitua dans les semaines et les mois qui suivirent l'accident de Hugue. Je ne saurais expliquer comment. Nous étions rentrés de l'entraînement ensemble, comme par hasard, mais en réalité à cause de James.

Rédacteur: Jean-François Micard jeudi 24 juin 2021
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