Metropolis

Les chiens avaient beau être calmés, j'ai quand même décidé de ne prendre aucun risque. Sortant de ma poche les deux somnifères [...] j'ai retroussé les babines de chaque clébard et leur ai filé chacun un cacheton. Bonne nuit, les petits.
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mercredi 24 avril

Contenu

Roman - Policier

Metropolis

Historique - Tueur en série - Urbain MAJ vendredi 20 novembre 2020

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Philip Kerr
Metropolis - 2019
Traduit de l'anglais (Écosse) par Jean Esch
Paris : Le Seuil, novembre 2020
392 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-143967-0

Un dernier tour de piste

Berlin 1928. La capitale allemande, brisée par la défaite, s'enfonce dans une crise économique et politique que le fragile équilibre mis en place par la République de Weimar ne semble pas à même de résoudre. Métropole surpeuplée, Berlin s'est gagné le surnom de Nouvelle Babylone pour sa libération sexuelle qui attire des touristes de toute l'Europe, mais aussi pour sa prostitution galopante à laquelle se livre, même occasionnellement, une partie croissante de la population confrontée à la misère. Mais ces mœurs libres ne sont pas du goût de tous, et certainement pas du parti nazi, qui monte rapidement en puissance dans la ville. Aussi, lorsqu'un tueur mystérieux commence à assassiner des prostituées, puis qu'on commence à s'en prendre aux mutilés de guerre, peu s'insurgent devant ces crimes. Il faudra la ténacité d'un Bernie Gunther, tout juste nommé à la Kripo, pour découvrir la vérité. Mais le peuple allemand est-il prêt à l'entendre ?
Avec le décès de Philip Kerr, il y a bientôt deux ans, il était difficile d'imaginer que l'on retrouverait un jour Bernie Gunther, son héros récurrent embarqué dans les tourments de la Seconde Guerre Mondiale et de ses conséquences. Et de fait, c'est un personnage rajeuni qu'on découvre dans cette préquelle située cinq ans avant l'arrivée des nazis au pouvoir et leur annexion de la police. Gunther, personnage trouble dans les futurs romans du cycle, y est ici profondément démocrate, marqué par la guerre qu'il a traversée, et ouvertement opposé aux militants extrémistes de toutes sortes, habité par sa seule soif de justice et son admiration pour son chef Bernhard Weiss, policier juif adepte des méthodes criminalistiques modernes qui devra bientôt fuir l'Allemagne. Autour de cette enquête sur des crimes en série, Philip Kerr dresse un saisissant portrait du Berlin d'entre-deux guerres, avec ses rues sordides, ses anciens combattants réduits à la mendicité, ses jeunes filles de bonne famille contraintes à la prostitution, et ses gangsters tout puissants. Comme toujours, on y croise aussi quantité de personnages historiques, d'Otto Dix et George Grosz, futures victimes de la vindicte nazie, à Thea Von Harbou, épouse et scénariste de Fritz Lang en quête de matériau pour un nouveau film. Souvent poignant, toujours juste, ce dernier tour de piste de Bernie Gunther éclaire d'un jour nouveau les enquêtes et le destin d'un personnage qui n'a jamais été aussi saisissant, et que l'on n'en regrettera que davantage.

Citation

Les nuits d'été torrides, une atmosphère particulière se dégage d'un poste de police important. On pourrait penser que le crime se débarrasse de ses chaussures trop serrées pour partir en vacances comme toute la population de Berlin, mais ce serait une erreur. Ce n'est jamais le froid qui fait ressortir ce qu'il y a de pire dans l'être humain, c'est la chaleur. Si on peut qualifier d'êtres humains ces individus détraqués et cupides qui suintent tout en bas de cette strate qu'on appelle par habitude la société berlinoise.

Rédacteur: Jean-François Micard vendredi 20 novembre 2020
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