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vendredi 29 mars

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Roman - Thriller

Feu le royaume

Fantastique - Tueur en série - Vengeance MAJ mardi 10 novembre 2020

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Gilles Sebhan
Rodez : Le Rouergue, janvier 2020
180 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8126-1930-4
Coll. "Noir"

Le Royaume de la folie

Alors que le lieutenant Dapper découvre en même temps l'identité de son père et un héritage de folie sanguinaire, un tueur en série monstrueux qu'il est parvenu à mettre derrière les barreaux s'évade et reprend son œuvre meurtrière. Une vengeance à laquelle Dapper et ses proches ne peuvent évidemment pas échapper, et où tout tourne autour d'une clinique psychiatrique pour enfants.
Troisième roman de Gilles Sebhan au "Rouerge noir", Feu le royaume reprend les intrigues et les personnages là où on les avait laissé dans La Folie Tristan. Alors qu'il s'évertue à tenter de faire la paix avec lui-même et le psychiatre fou qu'était son père, Dapper devra déchiffrer les énigmes que laisse l'ogre Baumann sur les lieux de ses nouveaux massacres. Comme beaucoup d'auteurs, Gilles Sebhan a ses thèmes de prédilection : l'enfance, la culpabilité, le rapport au père, la folie, qui ressurgissent de roman en roman, ainsi qu'une tendance à en faire trop qui, plus encore ici, rendent la lecture de ses textes assez pénible. Car chez Gilles Sebhan, les personnages n'existent pas en eux-mêmes, mais semblent n'être là que comme véhicules de problèmes graves, signifiants, accumulant tous des charrettes qui pousseraient n'importe qui au fin fond de la dépression. Il ne suffit pas qu'un personnage secondaire, réminiscence d'un précédent roman, ait été violée, non, il faut que le crime soit le fait d'un père et de son fils handicapé mental, qu'elle soit enceinte de ce dernier et que ses parents aient été emprisonnés à Auschwitz. Il ne suffit pas que la femme du héros le quitte, il faut qu'elle le trompe avec une enseignante manipulatrice qui déteste les enfants et rêve de voir tous ses collègues périr de mort horrible, alors que son propre fils, traumatisé par un enlèvement récent, bascule peu à peu dans la folie. Il ne suffit pas qu'un incendie ait réduit en cendres la maison d'un psychiatre, il faut ajouter que sa femme et son enfant étaient à l'intérieur et que donc, forcément, son équilibre mental est menacé. On pourrait continuer la liste à l'infini, tant le moindre figurant apparaissant dans le cadre est traité sur le mode misérabiliste. Certes, le monde est noir, et nous le prouve chaque jour, mais chez Gilles Sebhan tout le monde est une ordure, un personnage trouble ou un survivant, archétypes remâchés au point qu'on se désintéresse assez vite du destin des protagonistes, menacés par un énième tueur en série génialement-machiavélique-et-dément dont le moindre crime est un rébus à déchiffrer. Alors certes, Feu le royaume est particulièrement bien écrit, dans un style imagé où l'absence de dialogues ajoute à l'impression d'enfermement voulue, et où l'apparition d'une légère touche de fantastique par le biais d'un adolescent apparemment télépathe est bienvenue (même si l'auteur finit, là encore, par en abuser), mais ce n'est pas suffisant pour en faire un bon roman. Il en résulte un texte lourd, surchargé en pathos, dont on devine l'issue en quelques pages et qui ne parvient jamais à relancer l'intérêt. Triste fin (?) pour un cycle qu'on avait espéré meilleur.

Citation

Marcus Baumann avait la chance des démons. Il y avait chez lui quelque chose d'occulte, du moins est-ce ainsi que le voyaient ceux qui travaillaient avec lui. Personne n'était son ami.

Rédacteur: Jean-François Micard mardi 10 novembre 2020
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