L'Assassin de septembre

Dans les années 70 et jusqu'au milieu des années 80 du siècle dernier, la fêlure de 68 a laissé surgir sur le territoire français et bien au-delà une minorité active dont je n'ai aucune honte ni fierté particulière à dire que j'en étais.
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Roman - Policier

L'Assassin de septembre

Historique - Assassinat - Révolution MAJ mercredi 14 octobre 2020

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Jean-Chistophe Portes
Montesson : City, septembre 2020
472 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8246-1771-8
Coll. "Romans"

La Révolution n'est pas un diner de gala

Nous sommes en août 1792. La révolution est à une bascule. Les forces étrangères sont en train de commencer à envahir le pays et les factions révolutionnaires se déchirent. Le lieutenant Victor Dauterive est un noble au service de la Révolution, et il s'oppose en cela à son père et son frère qui sont restés du côté de l'ancien régime. Le père vient même d'être arrêté et est enfermé dans une prison. Quant à Victor Dauterive, il a pris sous son aile Joseph, un adolescent, qui est son domestique et va suivre ses aventures. Dans L'Assassin de septembre, ils sont chargés par Danton d'aller au front pour convaincre le commandant de la garnison de Verdun de tenir la place jusqu'à l'arrivée des armées de Dumouriez. Là Dauterive doit faire face aux manigances d'un espion surnommé Franz. Lorsqu'il revient à Paris, c'est pour être confronté à plusieurs crises. Les luttes entre factions révolutionnaires et les ambitions personnelles gangrènent la vie publique. Les massacres de septembre éclatent : des nobles et des prêtres sont assassinés. Parmi les victimes un Anglais, ce qui laisse perplexe Dauterive car il pense avoir vu son espion Franz commettre le crime. Profiterait-on des massacres pour régler des comptes ? Il en parle à son amie Olympe de Gouges qui va mener une enquête extrêmement dangereuse. En parallèle, Dauterive doit rechercher les bandits qui ont dérobé les bijoux royaux conservés au Garde-Meuble. Il se rend bien compte qu'il a affaire à forte partie car en fait il y a peut-être eu plusieurs bandes successives (la première servie par la corruption des hommes politiques, les suivantes entendant parler de l'affaire) qui ont volé dans les salles. Il doit essayer non pas d'arrêter les coupables mais surtout de retrouver les bijoux pour tenter de corrompre les chefs des armées étrangères qui envahissent la France et se rapprochent de Valmy. En même temps, il doit se méfier d'un autre commissaire de police qui a des doutes sur sa loyauté et espère le faire tomber pour entrer dans les bonnes grâces de la Révolution.
Le récit historique de Jean-Christophe Portes se base sur des faits et rappelle une partie de la Révolution française. Le roman s'inscrit dans une série qui évoque toute cette période agitée. Ici, nous sommes entre la possibilité d'une révolution écrasée par les forces étrangères, les réactions violentes à la fois sur le front et contre les "ennemis intérieurs", avec les massacres de septembre, et un événement qui s'apparente plus au faits divers, un vol qui n'a pas encore eu une résolution complète et satisfaisante, mais qui montre que les collusions entre hommes politiques et gangsters n'ont pas forcément commencées avec Dashiell Hammett ! L'histoire, centrée autour d'un personnage principal, un noble éduqué qui veut croire en la Révolution, permet une intrigue qui manie à la fois la tradition de l'aventure (espions, poursuite à cheval, luttes dans les rues sombres, enquêtes aux marges de la société) et rythme accentué par les enquêtes policières (ici, de manière assez rapide le vol des bijoux, la recherche d'un espion mais surtout la mort d'un homme au milieu de massacres collectifs, le tout avec des clins d'œil au marquis de Sade). Le tout est mené de manière trépidante et enjouée, comme les films de Philippe de Broca, ceux de cape et d'épée de Jean Marais, Alain Delon ou Jean-Paul Belmondo pour présenter, en s'appuyant sur une érudition historique jamais pesante, une aventure rapide et bien menée.

Citation

Des coups à la porte l'interrompirent. Des coups, et le piétinement caractéristique d'une troupe, le cliquettement de sabres et de carabines et, avant même d'ouvrir, il sut de quoi il s'agissait : des gendarmes, leurs uniformes et leurs épaulettes perlés de pluie, les visages rouges et mouillés, tous identiques sous leurs bicornes à plumets tricolores.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 14 octobre 2020
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