La Belle-mère

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Roman - Thriller

La Belle-mère

Psychologique - Médical - Domestique MAJ lundi 21 septembre 2020

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Sally Hepworth
The Mother-in-law - 2019
Traduit de l'anglais (Australie) par Maryline Beury
Paris : Archipel, août 2020
358 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-8098-2886-3
Coll. "Suspense"

Famille, je vous hais

Lucy ne demandait qu'à voir en Diana, sa belle-mère, la mère qui lui manque depuis l'enfance. Seulement autant Diana est altruiste, puisqu'elle travaille dans un centre de bénévoles auprès de migrants, autant elle est intraitable avec sa famille : son fils Ollie (le mari de Lucy) et sa fille Nettie. Il faut dire que Diana n'a pas eu la vie facile : ses propres parents l'ont viré de chez eux alors qu'elle était enceinte et si, avec son mari Tom, elle a réussi à accéder à la richesse, elle considère que Lucy est née avec une cuillère en argent dans la bouche. Lucy qui a pourtana tout fait pour s'attirer ses bonnes grâces alors que la situation a évolué jusqu'à, sinon l'hostilité, du moins la guerre froide. Diana n'est guère plus généreuse avec Nettie, obsédée par l'idée d'avoir un enfant, et dont elle refuse de payer le traitement de fertilité. Mais elle est minée par la mort de son mari Tom qui succombe à une maladie foudroyante. Lorsque Diana meurt subitement à son tour, la police conclut au suicide : n'a-t-elle pas découvert qu'elle était atteinte d'un cancer ? Cancer dont l'autopsie ne décèle pas la moindre trace ! Et par-delà la mort, cette femme de pierre fait un ultime croche-patte à ses enfants : toute sa fortune va à sa fondation. Or l'affaire d'Ollie périclite et il est dangereusement proche de la faillite : est-ce le coup final ? Alors que la police revient sur la théorie du suicide, Diana aurait-elle pas un peu trop humilié ses proches ? Mais était-ce vraiment la méchanceté qui la motivait ?
Cet avatar du suspense domestique, en dépit des références de la quatrième de couverture, semble placé avant tout sous l'égide de Patricia Highsmith. Autant dire qu'il ne faut pas s'attendre aux grandes orgues du thriller industriel, plutôt aux "eaux profondes" chère à la créatrice de Ripley. On pourrait même contester l'étiquette de suspense, puisque l'élément policier n'apparaît qu'à la fin, conclusion logique de ce qui a précédé. Suivant la désormais obligatoire structure chorale mêlant passé et présent, le tout se base avant tout sur la vie de tous les jours de ses personnages, mais sans les longueurs qui sont souvent synonyme de "psychologique". Mais plus qu'une Lucy assez lisse, c'est le personnage de Diana qui fascine, femme de pierre qu'on imaginerait bien interprété par Meryl Streep qui saurait lui donner toutes ses nuances. Est-ce vraiment une "méchante" au sens classique ou a-t-elle des raisons d'être ce qu'elle est, quelqu'un qui donne aux autres et néglige sa famille ? D'ailleurs la néglige-t-elle vraiment ? Pour une fois, Sally Hepworth, l'auteure, se contente des faits et laisse à chacun le soin de se faire son opinion, ce qui change agréablement. Reste ce style désormais obligatoire en cette époque de série télévisée prémâchée, certes lisse mais ponctué de petites notes bien senties. Rien d'exceptionnel, mais au final, contrairement à bien des ouvrages du genre, le terme "psychologique" n'est pas usurpé, et les amateurs en auront pour leur argent...

Citation

Je me rends compte que rencontrer une famille est un vrai travail de politicien. Il faut savoir où et quand se procurer des appuis pour obtenir un résultat optimal.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 21 septembre 2020
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