Le Regard du diable

Je rêve peut-être la cavalcade dans l'escalier mais je reconnais le son du premier coup de feu. Ensuite, il y a la pétarade. La voix grave et sonore dans le haut-parleur s'est tue. J'attends un dernier cri qui ne vient pas.
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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

Le Regard du diable

Historique - Ésotérique - Artistique MAJ lundi 01 juillet 2019

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Hervé Michel
Montesson : City, février 2019
286 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8246-1404-5
Coll. "Romans"

Le pacte du tigre

1808, à l'Isle-sur-Sorgue, l'assassinat de l'abbé Raphaël n'est que le début d'une série de crimes, si bien qu'on dépêche sur les lieux des enquêteurs, les capitaines Hubert de Clavière et François Saint Vérand dit Passe-Partout, tous deux vétérans des guerres napoléoniennes, pour venir en aide au lieutenant Joubert. Leur séjour n'est pas de tout repos, puisqu'ils commencent par se débarrasser d'une bande de brigands de grands chemins ! Joubert leur apprend que, dans ce pays grouillant de bandits et de loups, des enfants ont été assassinés, les cadavres déposés au lieu-dit de l'immémoriale Croix des Masques, où sorciers et sorcières célébraient leurs rites païens. Vu l'état des corps, il semblerait que les victimes aient été massacrées par une bête gigantesque, ce qui suffit aux villageois pour crier au diable. Mais une surprise attend les enquêteurs : la nouvelle victime n'est pas un enfant, mais un nain ! Ce qui va les mettre sur la trace du cirque itinérant où il officiait. Mais pourquoi l'abbé était-il en possession de la montre du commissaire Lafon, lui-même assassiné par des bandits sept ans plus tôt, crime dont on retrouva les coupables, mais dont le mobile reste inconnu ?
Oubliez les romans historiques lourdingues et poussiéreux, ce premier roman d'un ancien chasseur de trésors devenu auteur de documents évoque plutôt la grande époque du roman populaire (au sens noble) des Dumas et Féval revus et corrigés par Le Pacte des loups, à l'histoire assez proche même si on est (très) loin d'un simple plagiat (et le film du trop rare Christophe Gans s'inspirait fortement d'un livre-document concernant la Bête du Gévaudan, donc...). Voilà donc un récit mouvementé, qui fonce à cent à l'heure entre indices, morts mystérieuses et coups de main sans pour autant tomber dans la frénésie. Qui plus est assez documenté pour être crédible (pas de ces anachronismes douloureusement évidents qui pourrissent le genre depuis que les séries télévisées ont inculqué que le passé, le présent, l'avenir, ici ou ailleurs, tout n'a qu'un seul référent : notre civilisation occidentale "supérieure" d'aujourd'hui...). Certes, au final, la clé de l'énigme est bien plus simple que tout ce qui l'a précédé, mais quel plaisir de se laisser emporter ! On regrettera juste que la langue factuelle, selon la doxa actuelle, manque un peu de texture pour vraiment propulser le lecteur dans cette époque révolue. Hervé Michel compense avec un final grandiose à souhait, convoquant ce qui, chez quelqu'un de moins talentueux, serait un cliché, pour offrir une variante du "à suivre" cher aux feuilletonistes. Inutile de dire qu'on en redemande...

Citation

Camino avait cette bêtise innée inscrite dans les gènes des criminels de base qui clament à qui veut l'entendre, les fers aux poignets, qu'ils sont bien trop malins pour être pris un jour. C'est juste que cette fois, ils n'ont pas eu de chance.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 01 juillet 2019
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