Peine maximum

Dans ma chambre, je fourre mon butin à l'intérieur d'une pochette Calvin Klein puis la planque dans mon armoire à fringues, derrière ma pile de combinettes en soie. Sur ce, j'enfile mon pyjama, m'allonge sur mon lit et attrape mon vieux koala en peluche.
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Policier

Peine maximum

Social - Guerre - Assassinat MAJ vendredi 05 avril 2019

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9,5 €

Gilles Vincent
Pau : Cairn, mars 2019
220 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-35068-683-7
Coll. "Du noir au Sud", 68

Nazi glauque

Qui peut bien avoir tué avec un raffinement dans l'horreur Roza Weinberg, empoisonnée par les gaz de sa propre voiture, une étoile jaune cousue sur ses vêtements comme une marque d'infamie ? Une juive gazée... ça ne rappelle pas quelque chose ? L'ex-flic devenu détective privé Sébastien Touraine reprend du service avec l'aide indirecte de son amie psy Emma Steiner dont les grands-parents finirent à Auschwitz. L'histoire de Roza Weinberg est celle des déportés de la barbarie nazie... Une barbarie que l'immonde tueur semble vouloir faire revivre : Helena et Samuel Stein, deux nonagénaires sans histoire, sont assassinés à leur tour le lendemain du crime. La mise en scène macabre, étoiles jaunes comprises, évoque à nouveau les nazis. Or les victimes avaient partagé le même wagon de déportation... Il existe un coupable évident : Noël Novella, qui aécopé de vingt ans de prison en 1977 pour avoir égorgé la vieille dame qu'il dévalisait. Novella qui est justement sorti de prison deux jours avant le meurtre de Roza Weinberg... Mais, pour Touraine, l'affaire est un peu trop vite conclue : pris sur le vif après une dénonciation, Novella a été traité en coupable dès le départ et l'enquête bâclée. De plus, comme par hasard, l'indic qui l'a dénoncé a été retrouvé pendu, et on a conclu tout aussi hâtivement au suicide. Et si un autre lui avait fait porter le chapeau ? Car Novella lui-même est le seul à savoir qu'il est innocent, qu'il a trouvé la vieille dame assassinée. Il sait aussi qu'il a tout intérêt à se planquer alors qu'une fois de plus, tout l'accuse. Et pendant ce temps le vrai meurtrier continue sa croisade...
Un thème qui aurait pu donner un gros thriller industriel à base de crimes en série et de Seconde Guerre mondiale. Sauf que Gilles Vincent, que l'on ne présente plus, le traite à sa manière, sous forme d'un roman noir, sec, dégraissé et implacable. Les chapitres courts ne servent pas à cacher l'absence d'intrigue, mais créent un rythme quasi hypnotique, et si l'auteur ne perd pas de temps à présenter les personnages, ceux-ci ont assez de corps, de Touraine le "chat policier" à sa compagne et âme-sœur en passant par le faux coupable hitchcockien, le tout jusqu'à une double conclusion cruelle à souhait. Gilles Vincent présente également un criminel particulièrement odieux : si les meurtres sont détaillés, le point de vue est clairement celui des victimes, rendant parfaitement leur horreur (et tuant dans l'œuf toute accusation de complaisance). Certes, la résolution est un peu simple, mais c'est la rançon du genre ! Un roman qui évoque la grande époque des collections de poche, la "Série Noire" ou "Engrenage", celle de romans qui ne s'étiraient pas laborieusement sur plus de cinq cents pages leurs intrigues, et n'avaient pas d'autre prétention que celle, démesurée, de distraire. Là, Gilles Vincent a parfaitement réalisé son coup.

Citation

Les preuves, c'est bien, mais lorsque c'est le trop-plein jusqu'à vomir, c'est que quelque chose ne tourne pas rond.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 25 mars 2019
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