La Dent de Charlie

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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

La Dent de Charlie

Écologique - Assassinat - Rural MAJ jeudi 20 décembre 2018

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Framuso
Fontaine : Thot, février 2018
21 x 15 cm
ISBN 978-2-84921-437-4

Pourtant, que la montagne est belle...

Au pied de la dent de Charlie, et son compagnon le pic de Marboufal, au village de Chavaroche, on tient à son mode de vie proche de la nature. Or l'or blanc attire bien des convoitises et des hommes avides de tout dénaturer au nom du progrès. Dans ces conditions, les cinq fermes de la vallée résistent tant bien que mal aux sirènes de l'agro-industriel. Dans la paix des montagnes, une mort violente fait toujours l'effet d'un coup de tonnerre. A fortiori cellede l'ex-maire du village, Cornélius Wilk, un docteur suisse tombé amoureux de la région – un Suisse expatrié ne peut être qu'amoureux ou philanthrope, comme on dit là-bas. Des promeneurs ont donc découvert son corps décapité dans cette montagne où il aimait aller lire loin de tout. Voilà qui résout le mystère de sa disparition... C'est la consternation pour Audrey Mathoux, qui lui a pris l'écharpe de maire, mais aussi pour les gendarmes locaux, Nélia Boultabi et son adjoint Govan Nedellec, Breton déraciné. Car durant sa tenure de maire, Wilk avait reçu des pressions d'administrations et de lobbys adjointes de lettres de menace. Pourrait-on l'avoir assassiné ? Et pourquoi ?
La Dent de Charlie est un roman qu'il vous faudra aller commander chez votre libraire indépendant préféré ou sur le site de l'éditeur, parce que vous ne le trouverez malheureusement pas en tête de gondole. Dans le cas qui nous préoccupe, l'aspect policier n'est qu'un déclencheur (et on peut reprocher à l'auteur, après l'avoir oublié pendant une partie du roman, de s'en débarrasser un peu vite au moment de la conclusion) : on est avant tout dans un grand roman hédoniste, écologique au sens le plus noble du terme, une célébration de la vie au grand air, là où on sait s'arrêter pour regarder les vaches Herens, écouter un oiseau local ou déguster un bon vin ou un fromage. L'auteur se réclame entre autre de Bernard Clavel, mais il y a aussi du Louis Pergaud ou du Maurice Genevoix, voire du Charles Exbrayat dans ce roman aux nombreux personnages qui eût été tout à fait à sa place dans la collection "Terres de France" des Presses de la Cité. Ce n'est pas non plus un texte réactionnaire ou adepte du "c'était mieux avant", juste la découverte d'un mode de vie différent, à l'écoute de la nature et des saisons, traité avec le naturel d'un enfant du pays. On pourrait penser à un de ces téléfilms ruraux traitant de la campagne pour amuser le citadin si l'auteur n'introduisait l'élément qui tue : un style, un vrai, idiosyncratique, truffé de petits notes cocasses, le tout sans reculer devant la digression et un humour assez roboratif. Si avec ça, vous n'avez pas envie de vous précipiter vers le libraire indépendant précité pour le commander séance tenante, on ne peut plus rien pour vous...

Citation

Semblablement au premier jour des soldes, qui déclenche dans le cerveau humain hystérie, absence de pensée et conformisme, tout ce qui déparasitait la plume, déterrait le ver, sondait la vase, grattait le fumier ou bullait sur un perchoir, se mit en branle au son de la première basse. Alors déboula ventre à terre, l'œil rivé, bec tendu, une gent ailée survoltée, mélangeant ses plumages roux, noirs ou tachetés.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 20 décembre 2018
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