Le Codex des espions

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mardi 16 avril

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Roman - Espionnage

Le Codex des espions

Politique - Religieux - Ésotérique MAJ dimanche 16 décembre 2018

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Patrick de Friberg
Préface de Percy Kemp
Paris : French Pulp, octobre 2018
318 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 979-10-251-0402-6
Coll. "Espionnage"

Le retour du Grand Jeu

Depuis des années, le genre particulier de l'espionnage classique semblait, avec la disparition de l'URSS, avoir perdu quelques points d'ancrage essentiels et ce n'est pas, malgré leur caractère de vilains bien trempés les islamistes et autres terroristes en herbe qui pouvaient créer de vrais adversaires. Heureusement, le fait que ce brave Vladimir Poutine soit un ancien des services secrets et qu'il tente de redonner une grandeur à la Russie, y compris en réactivant les vieux réseaux du KGB et en reprenant à son compte la grande poltique secrète de déstabilisation de l'Occident, a remis en selle cet ennemi oriental. Patrick de Friberg est un très bon connaisseur des milieux de l'espionnage et un fin romancier en ce qui concerne les intrigues tordues, les manipulations cachées derrière des manipulations à l'intérieur des traîtrises d'agents doubles, voire triples. Il ne fait pas exception avec ce nouveau roman où nous croiserons d'ailleurs notre cher Vladimir Poutine à la fois aujourd'hui, en grandes prières orthodoxes au sein du Kremlin, mais aussi lors de ses débuts dans la police secrète en Allemagne de l'Est.
L'intrigue est simple, mais en même temps, complexe : aujourd'hui, commencent à reparaître dans les milieux universitaires des documents très anciens, des parchemins qui tendraient à prouver que le Christ avant de mourir aurait écrit, uniquement pour les apôtres, une sorte de testament politico-religieux qui serait une version assez guerrière et expansionniste de sa foi. Il faudrait pour comprendre ce testament pouvoir relier quatre vieux codex qui chacun contiendrait à l'encre sympathique des parties de ce testament antipathique. Mais ces codex ont disparu, certaines pages en ont même été séparé. Bref un vrai casse-tête. Heureusement, un ordre discret à l'intérieur du Vatican utiliserait des fanatiques chrétiens pour récupérer ces morceaux et les faire disparaître. Mais à la tête de cet ordre y a-t-il réellement un ecclésiastique sulfureux ou alors le rôle n'est-il pas joué, dans l'ombre, par le Conseiller, l'adjoint et l'âme damnée du président russe ? D'ailleurs, ce testament existe-t-il vraiment et est-il réactivé par les hommes de Moscou ou ne serait-ce qu'un faux organisé par le KGB pour déconsidérer l'idée religieuse, voire une manipulation des services tsaristes pour faire triompher l'orthodoxie contre la papauté ? Au sein de cette lutte obscure, où chacun semble poursuivre des buts complexes et en se servant d'intermédiaires manipulés, se trouve également un général des services secrets français mis sur la touche par le nouveau gouvernement. Lors de ses missions de jeunesse, il aurait mis la main sur l'une des pages de ce codex. Y a-t-il un rapport avec des tentatives d'attentat contre sa personne ou sa famille, et surtout le fait qu'il a passé sa vie à lutter dans l'ombre pour démasquer, retourner ou placer sur des voies de garage hommes politiques et hauts fonctionnaires qui avaient été engagés (ou soumis au chantage) par l'URSS ?
Beaucoup de questions, le lecteur le voit, car Patrick de Friberg parvient à relancer sans cesse le mystère, à livrer des fausses pistes, à les chambouler, à faire tourner ce même lecteur en bourrique, par des flashbacks qui renvoient soudain à une autre version possible des faits, par un chapitre où l'on voit un grand ponte de l'Église catholique lancer des soldats de Dieu pour liquider un témoin avant de comprendre que ce haut prélat n'est autre qu'un agent de l'union soviétique, devenu un zélé serviteur de la Russie éternelle... Entre quelques scènes d'action bien amenées, l'auteur nous reconstitue ce qui fait la force des grands romans d'espionnage : des conversations feutrées dans des salons cossus, au coin du feu et d'une bonne bouteille, des instants de pause entre amants dans un Berlin-Est où tout le monde est surveillé par la STASI. Distillant des informations visiblement captées aux bonnes sources, Le Codex des espions n'est pas une énième version ennuyeuse dans la lignée de Dan Brown, mais un texte intelligent, malicieux en diable.

Citation

Tôt ou tard, les Services français sauraient que Moscou avait armé le terroriste pour assassiner un ministre. ils ne croiraient jamais que l'homme responsable du carnage avait été retourné.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 16 décembre 2018
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